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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 13:15

Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France, salue les appels au calme, aux œuvres constructives et au respect des Lois de la République, qui ont été portés en France par de nombreuses autorités musulmanes. Ces appels montrent que les Musulmans savent ne pas offrir prise aux caricatures. Ils marquent une étape importante et sont porteurs de promesses pour la construction d’une société française plus unie.

Les appels au calme ne doivent pas, pour autant, faire oublier l’attentat du 19 septembre 2012 contre un supermarché cacher à Sarcelles, les cris de haine lancés pendant la manifestation du samedi 15 septembre à Paris, ainsi que les agressions et menaces antisémites qui ont proliféré depuis les tueries de Toulouse et de Montauban, alors que l’horreur de ces événements aurait dû, au contraire, les faire reculer.

Le Grand Rabbin de France salue également la ferme volonté de l’Etat, et notamment du Ministère de l’Intérieur, de faire respecter l’ordre public et la sécurité et de combattre le racisme et l’antisémitisme.

Dans le contexte actuel, les tentatives du Front National pour diviser et distiller la haine pervertissent les idées nobles de laïcité et d’égalité. Leurs attaques visant uniquement l’islam et le judaïsme cherchent à réduire la laïcité au christianisme et ne font que confirmer la stabilité idéologique de ce parti xénophobe.

L’actualité de ces quinze derniers jours est à mettre en perspective et à hiérarchiser.
Chacun peut, aujourd’hui, fabriquer et diffuser, avec bêtise ou talent, des images belles ou laides, idiotes ou intelligentes, dignes ou indignes d’intérêt. Cette possibilité de fabriquer et de diffuser des images est une liberté essentielle en France, dès lors qu’elle s’exerce dans le strict respect des Lois de la République.

Dans un monde où les images circulent à la vitesse de la lumière, le Grand Rabbin de France condamne les meurtres et les violences commis au nom de Dieu, de sa gloire ou de sa défense, au motif qu’une image serait dénigrante ou offensante. Il invite à ne pas mettre sur le même plan d’une part ces meurtres et violences et d’autre part les prétextes qui les auraient provoqués – ces prétextes fussent-ils aussi lamentables et malveillants que la vidéo intitulée « L’innocence des Musulmans ».

Sur ce même sujet, le Grand Rabbin de France regrette les faibles réactions suscitées par la décision iranienne du 16 septembre d’augmenter de 500.000$ la prime pour celui qui tuera Salman Rushdie, ainsi que l’absence de condamnation lorsque des chaînes de télévision au Proche et Moyen-Orient diffusent des films et séries – par exemple, les 41 épisodes de « Un cavalier sans monture » - qui véhiculent la haine des Juifs, sans parler de leurs nombreuses offenses au judaïsme.

Dans le calendrier juif, la période actuelle entre Roch Hachana (le jour du jugement) et Yom Kippour (le jour du pardon) s’appelle les  « jours importants » ou « jours redoutables » (Yamim Noraïm en hébreu). Pendant cette période de résolutions pour l’avenir, le Grand Rabbin de France appelle chacun, qu’il soit croyant ou non, à se mobiliser pour faire reculer l’ignorance, la bêtise, la haine et la barbarie
.
 
 
Le Grand Rabbin de France - Consistoire Central de France
19 rue Saint Georges, , Paris, 75009, France
contact@grandrabbindefrance.com - www.grandrabbindefrance.com
 
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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 18:30

La presse belge livre et relaie en exclusivité des informations qui aggravent le cas de Bernard Arnault, tout en se félicitant de son exil. En France, l'heure est à la colère, la polémique et la perplexité. 

"Arnault est déjà domicilié à Uccle"


 
La Libre Belgique est sur tous les fronts. Elle rapporte d'abord en exclusivité que Bernard Arnault est inscrit depuis 2011 au registre de la population d'Uccle. Le maire de la commune, Armand De Decker, révèle qu'il a été contacté par l'homme d'affaires il y a un an, et qu'il lui aurait confié son intention d'acheter une maison dans le bourg et de s'y installer.

 
 "Il est domicilié à Uccle depuis plusieurs mois. Il a déjà le précompte immobilier", a-t-il déclaré au journal. Des infos reprises par DH (pour "Dernière heure"),Sudinfo et Le Soir. Dans son édito, Francis Van de Woestyne, directeur de la rédaction de LLBsouhaite aussi la "bienvenue" au patron et plaide pour un accueil à bras ouverts de la quatrième fortune mondiale. Le journal relaie enfin les réactions des politiques belges, plutôt favorables à l'exil d'Arnault.  

"Onde de choc" et interrogations


 
Les journaux français prennent la mesure de l'affaire. La demande de nationalité belge par le PDG d'LVMH est une "onde de choc" pour Les Echos, qui fait "polémique" et engendre des "débats très vifs". Même métaphore pourLe Figaro qui titre "Bernard Arnault, l'onde de choc" en Une de son supplément Economie du lundi 10 septembre et parle d'un "séisme dans le monde politique et économique".  

 
Perplexe, la rédaction cherche à comprendre les motivations du premier patron français. Tout comme la DH, qui évoque un projet de construction de siège social d'LVMH en Belgique. Le journaliste Gaëtan De Capèle, du Figaro, commente l'affaire: "il existe un climat de défiance inédit à leur égard (ndlr, les chefs d'entreprises)". 

 
"En France, il est toléré de gagner des fortunes en étant footballeur ou chanteur, pas en dirigeant une entreprise", assène-t-il. Il voit dans le voeu de double nationalité du "plus emblématiques des patrons français", un "avertissement" adressé au gouvernement. Attention, la taxe à 75% pourrait faire fuir les chefs d'entreprises! 

"L'insulte ne fait pas avancer le débat"


 
La colère est palpable dans la presse de gauche. Libération ne fait pas dans la dentelle et titre "Casse-toi riche con!" en Une de son édition du lundi 10 septembre, détournant une énième fois le "Casse-toi pauvre con!" lancé par Nicolas Sarkozy au Salon de l'agriculture en 2008. Nicolas Demorand souligne dans son édito l'éternelle "légèreté morale" des élites françaises, "incapables de se réformer", même en temps de crise. Le journaliste Grégoire Biseau voit surtout dans l'affaire un coup de pub pour François Hollande et sa politique fiscale

 
Par ailleurs, le parti pris insultant deLibération provoque la colère de la droite et choque certains journalistes de BFM TV et RTL, pour qui "l'insulte ne fait pas avancer le débat", rapporte Le Parisien

 
L'Humanité titre en Une, "La France, il l'aime ou il la quitte...". Pour le journal, pas d'ambiguïté, Arnault "fait campagne pour la droite". 

 
De son côté, Le Monde ne s'étend pas sur le sujet et reste très factuel. Nicole Vulser rappelait tout de même dans une enquête parue vendredi, que Bernard Arnault avait rencontré le premier ministre Jean-Marc Ayrault, mercredi 5 septembre, pour lui faire part de ses inquiétudes et de celles des patrons français au sujet du projet de taxation à 75% des plus hauts revenus. 

 
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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 12:21

Il est légitime de lutter contre la traite des êtres humains. Mais n'imitons pas la prohibition des années 1920, estime Dominique Noguez, écrivain. | AFP/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

On se demandait combien il faudrait de temps pour que ce nouveau gouvernement de gauche cesse clairement de le paraître. Il n'a pas fallu un mois.
Un mois pour que l'une de ses ministres, pourtant des plus sympathiques, des plus intelligentes, ne se signale par une des déclarations les plus réactionnaires qu'on ait proférées dans les palais nationaux depuis des lustres.

En déclarant au Journal du dimanche le 24 juin qu'elle souhaitait, excusez du peu, que "la prostitution disparaisse ", la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, rejoignait d'un coup, et dépassait même, les plus archaïques vieilles bedoles de l'UMP préparant le coup d'éclat du 6 décembre 2011. Ce jour-là, l'Assemblée nationale a voté, paraît-il, "à l'unanimité" une résolution parlementaire "assimilant la prostitution à une forme d'exploitation sexuelle".

En réalité, ce jour-là, une poignée d'orateurs se sont entre-écoutés pendant moins de 45 minutes dans un Parlement vide aux 9/10e. Belle unanimité ! Le point de départ et l'alibi de ce "débat" étaient une "mission d'information", constituée en 2011 sous la férule d'une socialiste aujourd'hui à la retraite, Mme Bousquet, et de M. Geoffroy, de l'UMP, qui, sur deux cents personnes auditionnées, en a entendu quinze à peine qui aient une connaissance directe de l'activité qui donne tant de boutons à nos vaillants missionnaires.

Soyons clairs : il est légitime, bien sûr, et même urgent, de lutter contre la traite des êtres humains, à visée sexuelle ou non. Et donc de lutter efficacement contre le proxénétisme. Mais on n'y parviendra pas en mélangeant tout, en érigeant des cas minoritaires en loi générale, en laissant quelques censeurs professionnels, nostalgiques de l'Inquisition, menacer les libertés les plus fondamentales.

Actionnée en sous-main par des groupuscules, la démarche de ces croisés repose sur un grand flou conceptuel, sur des statistiques invérifiables, sur un raisonnement surréaliste et, surtout, sur trois postulats liberticides, toujours les mêmes.

Le flou conceptuel : ils font comme s'il existait une "prostitution" - à supposer que ce mot préhistorique doive encore être employé - et non une multitude. Quoi de commun, en effet, entre une jeune Ghanéenne exploitée mafieusement sur les Grands Boulevards et une étudiante (ou un étudiant) proposant par l'intermédiaire d'Internet ses services d'"escorte" à de riches clients en voyage d'affaires ? Entre un gigolo draguant dans les thés dansants et une femme mariée mettant son époux à l'amende, à l'instar de l'héroïne d'une nouvelle de Maupassant, toutes les fois qu'il veut obtenir ses faveurs ?

Pour rassembler ces faits différents dans un même opprobre tout en rajeunissant leur argumentation, ils ont remplacé le vieux tabou de la chair judéo-chrétien par la notion néo-écologique de "marchandisation du corps humain", furieusement agitée depuis quelque temps comme une crécelle.

Expression qui en jette, mais qui, en réalité, pourrait également s'appliquer à une ribambelle d'activités non sexuelles comme celle d'homme-sandwich, de docker ou de footballeur professionnel, et même à une institution comme le mariage, qui partage avec la prostitution le souci de substituer à des rapports purement passionnels ou pulsionnels l'idée plus civilisée de relations fondées sur un contrat.

Sans compter qu'on pourrait tout aussi légitimement décrire une autre importante partie des activités humaines comme effets d'une "marchandisation de l'esprit humain" - pensons, presque au hasard, aux métiers de nègre littéraire, de professeur en collège sensible ou d'avocat commis d'office, qui consistent tous à tarifer à autrui des compétences intellectuelles qu'on met à sa disposition sans la plupart du temps en retirer le moindre plaisir.

A définition confuse, statistiques impossibles. Plusieurs des neuf orateurs de décembre 2011 ont ânonné le même chiffre (établi comment ? soufflé par qui ?), "20 000, dont 85 % de femmes". Mais on peut plus plausiblement parier que, sur une population de 65 millions d'habitants, ceux ou celles qui tirent, en France, régulièrement ou occasionnellement, des avantages matériels de leur complaisance sexuelle sont dix, vingt ou cent fois plus nombreux, et dans des proportions beaucoup plus proches de la parité.

Mais le plus étonnant dans ces "éléments de langage" répétés jusqu'au Parti socialiste, c'est le fond du raisonnement. Il se décline en trois temps :

1. Tout ce qui ressemble en France à une relation sexuelle tarifée constitue une seule et même institution.

2. Or il y a des zones de cette institution qui sont répréhensibles.

3. Donc, il faut abolir l'institution.

On reconnaît cette étrange logique : c'est celle qui, en matière d'alcool, s'est appelée "prohibition" entre 1919 et 1933 aux Etats-Unis avec le succès qu'on sait. C'est celle du tout ou rien.

C'est comme si, parce qu'on blanchit de l'argent sale dans certains casinos, on décidait d'abolir les casinos ; ou comme si, parce qu'on emploie du personnel au noir et sans respecter le code du travail dans certains restaurants, on abolissait les restaurants. A la trappe !

Notons simplement qu'il y a une autre logique, moins proche du père Ubu et plus proche du bon sens, qui consiste à réformer l'institution - à la réglementer - de façon à en empêcher les dysfonctionnements.

Mais on préfère nous bassiner avec la Suède puritaine, dont la politique de pénalisation des clients, instaurée en 1999 et imitée depuis par la Norvège et l'Islande, se révèle de plus en plus clairement un échec, l'insécurité des prostitué(e)s et le nombre de viols étant dans ces pays en progression constante.

Réfléchir, au contraire, à une politique de réglementation efficace comme celle à laquelle se sont ralliés des pays comme l'Allemagne, la Suisse, l'Espagne, la Nouvelle-Zélande ou encore l'Australie (où la justice vient d'autoriser l'ouverture 24 heures sur 24, à Sydney, d'un établissement géant) demanderait autrement de courage politique.

Et surtout, cela risquerait de marcher. Or ce qui intéresse nos missionnaires, ce n'est pas l'abolition (ils n'ont choisi ce mot trompeur que pour détourner un peu de l'enthousiasme que l'abolition de la peine de mort suscite), c'est l'infini plaisir de mettre leur nez dans les affaires intimes des autres. Et cela à la faveur de trois postulats qui sont autant de fantasmes.

Le premier est qu'il n'y a de prostitution que féminine : "C'est la demande des hommes, expliquait par exemple une des oratrices du 6 décembre 2011, qui génère la prostitution, laquelle est une forme de domination de l'homme sur la femme." Que des hommes puissent se prostituer à des femmes ou à d'autres hommes ou des femmes se prostituer à d'autres femmes ne semble jamais leur avoir traversé l'esprit.

A défaut d'un peu de lucidité sur leur propre entourage, la littérature (à commencer par A la recherche du temps perdu de Proust) ou le cinéma (de Macadam Cow-boy de John Schlesinger à Cliente de Josiane Balasko) auraient pourtant pu depuis longtemps leur ouvrir les yeux.

Or leurs yeux ne sont pas plus ouverts à ces réalités qu'à l'existence d'un nombre important d'individus des deux sexes choisissant librement ce métier de préférence à d'autres et désirant l'exercer sans opprobre.

Des femmes comme Grisélidis Réal ou Claire Carthonnet, des associations comme Cabiria ou le Strass n'ont cessé de le proclamer haut et fort depuis des décennies. En pure perte. Les obsédés de la prohibition ne veulent pas les entendre. Leur credo : vous croyez choisir librement, mais vous n'êtes pas libres, vous ne savez pas ce que vous faites ; de toute façon, nous savons mieux que vous ce qui est bon pour vous !

Parler à la place d'autrui, c'est le fond de leur marotte. Mais ce n'est pas tout. Il ne leur suffit pas d'avoir barre sur les consciences, il leur faut aussi les corps. D'où l'idée de punir les clients.

Voilà leur troisième fantasme, le plus tenaillant. Ils sont de l'antique et increvable armada des fouille-culottes, de ceux qui s'intéressent passionnément à la sexualité d'autrui, toujours pour la surveiller, si possible pour l'interdire, un peu pour la voir.

Concluons cependant avec espoir. J'ai écouté attentivement le discours de politique générale du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, le 3 juillet : pas un mot sur ces questions.

On peut donc espérer que ces sourdes menaces d'Inquisition et de châtiments n'étaient que la lubie d'une ministre étourdie ou de l'une de ses collaboratrices survoltée, et que le bon sens et le respect des valeurs de gauche l'emporteront.

Dominique Noguez, écrivain

Dominique Noguez
Ecrivain né en 1942, normalien, agrégé de philosophie, docteur (sa thèse porte sur le cinéma underground américain), il se consacre avant tout à la littérature. Il a été professeur d'esthétique à l'université Paris-I. Il fait notamment partie des jurys des Grands Prix de l'humour noir. "Amour noir" a obtenu le Prix Femina 1997. Son dernier ouvrage s'intitule : "Montaigne au bordel & autres surprises" (éd. Maurice Nadeau, 2011)

http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/01/repensons-la-prostitution_1754460_3232.html#xtor=EPR-32280229-[NL_Titresdujour]-20120902-[titres]
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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 17:47


Environ 200 personnes ont participé du 17 au 22 juillet à
la session « Découvrir le judaïsme, les chrétiens à l’écoute », organisée près de Rennes par cinq diocèses de l’Ouest.
Parmi eux, des chrétiens de tous âges souhaitant mieux connaître la tradition juive, mais aussi des juifs désireux de la faire découvrir.
« Les services diocésains pour les relations avec le judaïsme ont pour mission la formation des chrétiens aux sources juives de la foi chrétienne »
 
« Je suis comme les Mages qui cherchent la lumière. J’ai déjà suivi plusieurs formations sur le judaïsme et je continue, pour que mon champ de vision s’élargisse et que peu à peu tout s’éclaire  », confie Catherine Jouin, 55 ans, greffière, venue du diocèse d’Angers où elle est engagée dans sa paroisse. 

 « Je sais que nous sommes le fruit du judaïsme, mais je ne connais que les bases », reconnaît de son côté Yann-Yves Le Bars, 23 ans, étudiant en histoire venu avec son oncle Yvonnick, 66 ans, qui cherche, lui, à « donner du sens aux mots de la Bible ». « Je suis dans un entre-deux, explique enfin Mireille Cohen, 45 ans, enseignante d’origine juive, qui a choisi en 2000 de devenir chrétienne orthodoxe. J’essaie de redécouvrir les sources juives, sans perdre le trésor de l’orthodoxie. »  

Comprendre l’évangile « replongé dans son milieu d’origine, la culture du peuple juif »

Ces témoignages reflètent la diversité de ceux, jeunes et moins jeunes, catholiques, protestants, orthodoxes ou juifs, qui ont participé, la semaine dernière au centre d’accueil La Hublais près de Rennes (Ille-et-Vilaine), à la session « Découvrir le judaïsme, les chrétiens à l’écoute » . Environ 200 inscrits, plus quelques autres venus à la journée. Et une quarantaine de jeunes logés sous la tente, bénéficiant d’un programme adapté.

Les participants ont suivi les enseignements donnés par des grands témoins, chrétiens et juifs. Quel que soit leur niveau de connaissances ou d’engagement dans le dialogue, ils se sont laissés bousculer, conscients, comme l’a rappelé le P. Michel Remaud, théologien, directeur fondateur de l’Institut chrétien d’études juives de Jérusalem, que « l’Évangile lui-même n’est pas pleinement compréhensible s’il n’est replongé dans son milieu d’origine, qui est la culture du peuple juif  », et que « vouloir isoler l’Évangile du peuple où il a été prêché, c’est faire une véritable vivisection. » 

Ils ont également pu exprimer leurs enthousiasmes ou leur malaise face aux déplacements qu’entraîne la prise en compte de l’Alliance irrévocable conclue entre le Dieu unique et le peuple qu’il s’est choisi et qui garde envers et contre tout son identité de « peuple sacerdotal ». 

 
Ouvrir « un vrai chemin de fraternité »

Jeudi 19 juillet, journée consacrée à la Shoah, une marche silencieuse les a par ailleurs menés à la synagogue de Rennes où avait lieu la commémoration de la rafle du Vél’ d’Hiv. Moment intime de questionnement où certains se sont demandé : « Qu’aurais-je fait ? », et, comme le confie une participante, «  à quel niveau de profondeur se cache en moi, comme en chacun, l’oreille capable de se laisser séduire par des voix qui conduisent insidieusement à de tels crimes  » 

Pourtant, ce qui, de l’avis de tous, a fait la force et l’originalité de cette session, c’est aussi et surtout le « vivre-ensemble » qui a ouvert « un vrai chemin de fraternité ». 

Durant cinq jours, chrétiens et juifs ont certes étudié, échangé, chanté ensemble et écouté les prières de l’autre, mais ils ont également partagé la même table : près de 2 200 repas casher préparés et servis sur place sous le contrôle ferme autant que bienveillant de Yehuda Berdugo, aumônier aux armées et certificateur de la cacherout, avec l’aide de son épouse Myriam et de Martine Azéroual, épouse du président de la communauté juive de Rennes.

Les bougies du shabbat allumées par les Chrétiens

Vendredi soir, les chrétiens ont également été invités pour l’entrée du shabbat, à l’allumage des bougies et à l’office à la synagogue, pour l’occasion aménagée dans une salle du centre d’accueil. Puis, après les bénédictions sur le vin et le pain, a suivi un repas entrecoupé de lectures de la Torah et de chants. 

Même chose le samedi, introduit par la liturgie du shabbat, et marqué du respect des interdits fondateurs qui permettent le repos, l’étude, la disponibilité à l’autre. Une expérience « incroyable » pour beaucoup qui ont alors perçu « de l’intérieur » le sens, la richesse, la beauté de ce jour de repos, de respiration, de joie et de recueillement. 

 
Autre originalité, la présence de jeunes. Thierry Colombié, membre du Service des relations avec le judaïsme du diocèse de Nantes et du comité directeur de l’Amitié judéo-chrétienne de France (AJCF), véritable cheville ouvrière de la rencontre, en a fait une priorité. « On est à l’aube d’une nouvelle voie pour l’Église, explique-t-il. Les jeunes ne sont pas encombrés de préjugés théologiques anti-judaïques comme l’ont été les générations précédentes. À nous de leur transmettre le désir d’apprendre à écouter nos frères aînés dans la foi, “nos frères préférés” comme disait Jean-Paul II. » 

 
S’engager pour le dialogue

 « Il est important que les jeunes s’engagent dans le dialogue entre juifs et chrétiens, confirme Stéphanie Dassa, 38 ans, chargée de mission au Crif et membre du comité directeur de l’AJCF. Mais, insiste-t-elle, il faut que les juifs « osent rompre le cercle de la solitude dans lequel ils se sont souvent enfermés par crainte de se défaire ou de se dissoudre dans le dialogue avec l’autre », et que les chrétiens fassent connaître aux jeunes « les textes et les gestes forts qui ont permis au dialogue judéo-chrétien d’exister et de s’approfondir après vingt siècles d’incompréhension, de rejets, de haine. »  » 

Une vingtaine de scouts catholiques de 15 à 18 ans étaient présents à La Hublais, auxquels s’étaient joints des 18-26 ans venus à leur propre initiative. Parmi eux, Bernadette Drapeau, 26 ans, professeur des écoles. « Je viens de passer deux ans près de Jérusalem en tant que volontaire de la Délégation catholique pour la coopération,  explique-t-elle. J’y ai découvert un judaïsme vivant qui m’a interpellée, qui a questionné et émondé ma foi. ça me donne une responsabilité en tant que jeune. » 

Des sessions ouvertes à tous

Le service diocésain pour les relations avec le judaïsme du diocèse de Nantes avait organisé une première session en juillet 2010. La session de 2012 a impliqué cinq diocèses (Rennes, Angers, Nantes, Saint-Brieuc et Luçon). Ces sessions, innovantes, notamment parce qu’elles s’adressent non pas aux spécialistes mais à tous les chrétiens d’un diocèse, ont bénéficié des soutiens du Service national pour les relations avec le judaïsme et de l’Amitié judéo-chrétienne de France (AJCF).

Les services diocésains pour les relations avec le judaïsme ont pour mission la formation des chrétiens aux sources juives de la foi chrétienne, à la connaissance du judaïsme et aux réalités juives d’aujourd’hui, ainsi que le lien avec les communautés juives locales.


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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 08:24



La question « qui est juif ? » est depuis des millénaires un sujet de perpétuels débats et de perpétuelle discorde.
Depuis la fondation de l’État d’Israël en 1948 et avec l’immigration des juifs soviétiques, le problème a revêtu encore plus d’âpreté.
La loi du retour [1] stipulant dans son article premier « Chaque juif a le droit de retourner dans ce pays comme immigrant », il redevenait urgent de savoir qui était juif ?
Controverses
La solution adoptée, après bien des controverses, fut que toute personne ayant au moins un de ses grands-parents juif pouvait prétendre à la citoyenneté israélienne, en tant que juif.
Et toute personne née de mère juive ou convertie était considérée comme juive, sans préciser qui avait qualité pour effectuer cette conversion.
Cela permit à la Cour Suprême de reconnaitre les conversions non orthodoxes effectuées hors d’Israël.
Alyah

Mais le fait d’acquérir la citoyenneté israélienne n’impliquait nullement pour les instances religieuses du pays que le nouveau citoyen soit juif.
Sur ce point, le Rav Haim Amsalem [2], rapportait que sur le nombre estimé en 2007 de 985.000 émigrés de l’ex-URSS, environ 300.000 n’étaient pas juifs d’après la loi juive, et parmi eux, 110.000 ne l’étaient pas, car de père juif et de mère non juive.
Et il ajoutait « Aujourd’hui le chiffre réel est supérieur à 400.000 c’est dire l’importance et l’urgence du problème.
Un jeune avec un nom juif comme Cohen ou comme Meltzer qui a été maltraité en Russie parce que juif, arrive en Israël où il se voit considéré comme non-juif… »

Selon les rabbins, la judéité d’un enfant est déterminée par celle de sa mère.
On parle de transmission « matrilinéaire » de la judéité, bien qu’au sens strict, la matrilinéarité soit un principe de filiation qui relève du lignage de la mère, particulièrement en matière d’héritage, de propriété, de noms de famille ou des titres.
La matrilinéarité dans la Torah

Dans la Torah, on ne trouve nulle part de règle de la filiation matrilinéaire, au contraire un grand nombre de personnages ne sont présentées que par leur seule filiation paternelle. Shaye Cohen [3], professeur de littérature et de philosophie hébraïque à l’université de Harvard, fait par exemple remarquer que « Dans tout mariage où il n’y a pas eu de faute, l’enfant a le statut du père (Cohen, Lévi, Israël).

Quels sont les cas ?

Lorsque la fille d’un prêtre ou d’un Lévi ou d’un juif ordinaire épouse une Cohen, Lévi ou Israël… » [4].
Cela signifie que la qualité de Cohen ou de Lévite de la loi juive utilise une ascendance patrilinéaire et qu’ainsi pour le sacerdoce héréditaire, on n’est pas Cohen par sa mère, mais par son père.
Sous la dynastie constantinienne (de 312 à 363 ) un certain R. Ya’akov, de Kfar Niboraya, enseignait à Tyr que l’enfant d’un père juif était juif à part entière même si sa mère ne l’était pas ; à l’appui de sa thèse [5], il invoquait un passage de la Torah :

« 18 Puis ils convoquèrent toute la communauté, le premier jour du second mois ; et on les enregistra selon leurs familles et leurs maisons paternelles, en comptant par noms ceux qui avaient vingt ans et plus, chacun individuellement, 19 ainsi que l’Éternel l’avait prescrit à Moïse.

Leur dénombrement eut lieu dans le désert de Sinaï. On les enregistra selon leurs familles, selon les maisons de leurs pères » [6].
On constate que les mariages mixtes intéressent des personnages fondamentaux de la bible, mais la mère israélite qui épouse un non-israélite sort de l’histoire fait remarquer le Rabbin Delphine Horvilleur [7].
Ce fut par exemple le cas de Dinah, fille de Jacob, qui dut épouser Shechem, le fils non israélite du chef de la ville de Sichem.

Chez les hommes, Moïse avait épousé une étrangère, Tsipora, fille du prêtre madianite Jethro et ses enfants sont hébreux comme leur père.Juda fils de Jacob épousa la cananéenne Thamar qui lui donna deux garçons jumeaux : Perets et Zérah.
Le roi david

Le roi David est un descendant de Perets [8] qui ne serait pas aujourd’hui reconnu comme juif.
Son père Ichaï est le fils d’Oved, lui-même fils de Boaz et de Ruth la Moabite qui n’était pas juive.
Mais Ruth est considérée s’être convertie après avoir déclaré à sa belle mère Naomi « N’insiste pas auprès de moi pour que je te quitte et que je m’en retourne sans te suivre, car là où tu iras, j’irai ; là où tu demeureras, je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu.

Là où tu mourras, je veux mourir aussi et y être enterrée, que l’Eternel m’en fasse autant et plus, si toute autre chose que la mort me séparait de toi. » [9]
Malgré son ascendance qui aujourd’hui pourrait être regardée comme embarrassante par certains puristes, David, juif, a engendré l’une des lignées les plus prestigieuse de l’histoire juive.

Le frère de Juda, Joseph épousa Asénath, fille du prêtre égyptien Potiphéra et ses enfants Ephraïm et Manassé, également non juifs, sont considérés comme le modèle de transmission de la judaïcité : les parents juifs religieux, le vendredi soir, avant le premier repas du chabbat, bénissent leurs garçons en terminant par la phrase :
« que Dieu te mette comme Éphraïm et comme Manassé ».

Les descendants d’Ephraïm constituent une des douze tribus d’Israël.
Hormis la « conversion » de Ruth, nulle part il n’est fait état de conversion : la conversion n’existait pas à cette époque.
Ce que dit la Torah
Quelques textes peu nombreux sont habituellement cités pour justifier l’existence d’une transmission matrilinéaire de la judéité dans la Torah.
A propos des peuplades présentes en terre promise, il est écrit dans le Deutéronome [10] :

« Ne t’allie avec aucun d’eux : ta fille, ne la donne pas à son fils, et sa fille, n’en fais pas l’épouse du tien !
Car il détacherait ton fils de moi, et ils adoreraient des divinités étrangères, et la colère du Seigneur s’allumerait contre vous, et il vous aurait bientôt anéantis. »
On peut toutefois faire remarquer qu’en cas d’union mixte, le danger d’idolâtrie peut venir de chacun des deux partenaires, peu importe le sexe.
On lit aussi dans Ezra [11] :

« Oui, dès maintenant, contractons avec notre Dieu l’engagement de renvoyer toutes ces femmes et les enfants nés d’elles, conformément au conseil de mon seigneur et de ceux qui sont zélés pour le commandement de notre Dieu.
Que tout se passe selon la loi ».
Ce que dit la Mishna [12]
Il faut attendre beaucoup plus tard la Mishna pour y lire que « Dans tout mariage où il n’y a pas eu de faute, l’enfant a le statut du père.
Dans tout mariage où il y a eu une faute, l’enfant suit le parent entaché de la tare.
Dans tous les cas où il n’y a pas eu de mariage ni avec sa mère ni avec les autres femmes, il est comme sa mère.
Dans quels cas ?

Celui de l’enfant d’une esclave ou d’une non-juive. » [13]
Ce que Sylvie Coirault-Neuburger, professeur de philosophie et auteur de nombreux ouvrages sur la religion, interprète ainsi :
« Dans tous les cas où il y a mariage et sans transgression, l’enfant issu de cette union est selon le père. [Cela veut dire qu’il est juif seulement si le père et la mère sont juifs]… » [14] Mais dans aucun de ces textes il n’est affirmé la matrilinéarité.
Autres justifications
D’autres s’appuient sur l’incertitude de la paternité pour justifier la matrilinéarité.

Le professeur Shaye Cohen écrit :

« L’argument de la filiation matrilinéaire, donnée par les laïcs dans les mouvements orthodoxes et conservateurs (bien que pas par leurs rabbins) est la « certitude » de la maternité par opposition à l’« incertitude » de paternité. »

Ce qui signifie qu’on est sûr de la mère et pas du père.
On pourrait faire valoir que la certitude de paternité n’est pas davantage assurée s’il s’agit d’un couple juif plutôt que d’un couple mixte.
Pour Shaye Cohen, même dans le cas du fameux jugement de Salomon, il y a incertitude sur la certitude de l’identité de la mère.

Il est écrit en effet [15] « 22 Non pas ! dit l’autre femme, mon fils est vivant, et c’est le tien qui est mort !
Point du tout, reprit la première, c’est le tien qui est mort, celui qui vit est le mien !"

C’est ainsi qu’elles discutaient devant le roi.
23. Le roi dit alors : "L’une dit : Cet enfant qui vit est le mien, et c’est le tien qui est mort ; l’autre dit : Non, c’est le tien qui est mort, celui qui vit est le mien." »
Aujourd’hui les tests ADN pourraient facilement lever toutes les incertitudes.

Une autre explication réside dans l’affirmation que cette transmission aurait été édictée pour intégrer les enfants des femmes juives violées par les soldats romains lors des répressions sanglantes d’Hadrien en 135.
Sylvie Coirault-Neuburger

A ce propos, se référant à la Mishna, Sylvie Coirault-Neuburger écrit « Et si une femme a une relation sexuelle avec un homme qui n’est pas son mari, et qu’elle n’est pas mariée elle-même par ailleurs, l’enfant est selon elle, esclave si elle est esclave, non-juif si elle est non-juive.

[Et donc on peut en déduire : juif si elle est juive.
On peut préciser cela par un autre texte tiré du Traité Ketoubot (12-13) : l’enfant peut être considéré fils de père inconnu, ce qui lui donne un statut de simple juif.
Cette jurisprudence ici explicitée alors que la conclusion n’est qu’implicite en Ketoubot permet de donner un statut et un respect à tous les enfants nés d’un viol qui seront tous juifs] [16].
Ou est l’erreur ?
Il n’est pas de notre propos de trancher en quoi que ce soit ce problème.
Nous n’en avons ni la compétence et ni les connaissances.

Il s’agit uniquement de faire remarquer les conséquences ambigües des choix effectués.
Examinons le petit calcul suivant :
Un juif épouse une non-juive.
Ils ont un garçon Simon et une fille Rachel qui ne sont pas juifs au titre de la matrilinéarité rappelée dans ce qui précède.

La fille Rachel épouse un juif Gabriel.
Ils ont une fille Léa qui n’est pas d’avantage juive selon la loi juive.
Elle a 50% de « juif » en elle.
Cette dernière épouse un juif David, ils ont une fille Rivka encore non juive malgré 75% de juif.
Cette dernière épouse un juif Moché, ils ont une fille Shulamit qui n’est toujours pas juive malgré ses 87.5 % de « juif ».

On peut continuer…

De l’autre coté, le garçon Simon épouse une juive Hanna. Ils ont une fille Dafna qui selon la loi juive est juive avec 50% de « juif » en elle.
Cette dernière épouse Robert un non juif, ils ont une fille Suzana qui est juive avec 25% de « juif ».

Cette dernière épouse un non juif Pierre, ils ont une fille Sarah qui est juive malgré se seuls 12,5% de gènes juifs.
Ainsi en tenant compte des origines de chacun des enfants, on aboutit à ce que Sarah est juive avec 12,5 % de gènes juifs, alors que Shulamit elle, avec 87,5 % de gènes juifs, n’est pas juive.
Epilogue
Beaucoup de mouvements juifs libéraux en Europe et aux Etats-Unis considèrent, depuis les années 80, que la transmission patrilinéaire vaut la transmission matrilinéaire et que les enfants d’un père juif et d’une mère qui ne l’est pas ont « la présomption d’être d’ascendance juive » à confirmer par une éducation juive appropriée.
Ils font remarquer que la matrilinéarité peut avoir des effets pervers, la mère étant assurée que ses enfants sont juifs, n’aura pas une volonté forte de leur enseigner le judaïsme.

De même un père juif qui a épousé une non-juive sera découragé de le faire s’il n’a aucune chance de succès pour que ses enfants soient reconnus comme juifs.
Le problème comme on le sait est fort complexe, d’autant qu’il y a dans le caractère juif d’un individu à la fois une dimension ethnique (notion de peuple ou de nation) et une dimension religieuse.

Mais si la patrilinéarité était utilisée de la même façon que la matrilinéarité, au lieu de 16 millions, les juifs seraient peut-être dix fois plus nombreux dans le monde et le problème de leur devenir ne se poserait certainement plus dans les termes actuels.
Fabien Ghez/Temps & Contretemps
copyright © Temps et Contretemps
TAGS : Judaïsme Juif Gentil Goy Démographie Shaye Cohen
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Loi du Retour

Notes

[1] Loi promulguée par la Knesset, le parlement israélien, le 5 juillet 1950, deux ans après la proclamation de l’Etat, le 20 Tammuz 5710 selon le calendrier hébraïque.
[2] Rabbi Emil Haim Amsalem est né le 10 octobre 1959. Il est député à la Knesset et a été « démissionné du parti orthodoxe Shas » pour ses prises de positions. Il a créé en 2011 son propre parti.
[3] Cité dans « The Truth About Matrilineal Descent » par J.R. Wilheim
[4] Mishna Keddoushim 3,12
[5] Père ou mère ? Aux origines de la matrilinéarité juive par Joseph Mélèze, professeur émérite de l’Université de Paris-I Panthéon-Sorbonne.
[6] Nombres 1, 18-19
[7] Rabbin du Mouvement Juif Libéral de France lors d’une conférence en novembre 2008.
[8] Pérets engendra Hetsrone ; Hetsrone engendra Ram ; Ram engendra Amminadab ; Amminadab engendra Nakhchone ; Nakhchone engendra Salma ; Salma engendra Boaz ; Boaz engendra Ovéd ; Ovéd engendra Ichaï ; et Ichaï engendra David.
[9] Ruth 1-16
[10] Deutéronome 7, 3-4
[11] EZRA 10, 3
[12] Compilation écrite des lois orales juives au 2ème siècle de notre ère : comprend 63 traités regroupés en six ordres, dont l’ordre « Nachim » (femmes), qui traite de différents sujets liés au mariage, divorce ou fidélité conjugale.
[13] Keddoushim 3,12
[14http://coirault-neuburger.blog.lemo...
[15] Rois 1, Chap. 3 Verset 22 à 25
[16] Op.cit.

http://www.jforum.fr/forum/communaute/article/juif-par-sa-mere?utm_source=activetrail&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter%20du%2023-08-2012-1
 
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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 12:52


Les adolescents semblent avoir bien du mal à décrocher de leur téléphone. Mais au fait, combien d’entre eux seraient en mesure de s’en passer sans faire une jaunisse ?

 
L’étude vaut ce qu’elle vaut : menée par TextPlus, un éditeur d’application permettant d’envoyer des messages instantanés, elle a porté sur 600 adolescents, âgés de 13 à 17 ans. A ces mêmes adolescents, il a été demandé s’il leur était possible de vivre sans leur mobile durant une (petite) semaine. 36% d’entre eux ont commencé par répondre qu’il leur était impossible de s’en passer plus de 10 minutes.

 
Aussi, 61% ont avoué ne pas pouvoir survivre (carrément) sans pouvoir envoyer de messages, tandis que 52% ont laissé entendre qu’ils scrutaient leur mobile peu importe l’endroit où ils se trouvaient (ce qui augure de sympathiques repas de famille). Encore, 37% d’entre eux ont confessé utiliser leur smartphone aux toilettes. Ils sont 20% à user du mobile à l’église. Enfin, 73% des adolescents interrogés ont avoué vérifier leur mobile avant d’aller se coucher, et 72% de lui jeter un coup d’oeil dès le réveil.

 
Le sondage a beau porter sur des adolescents, il est certain qu’il aurait donné des résultats semblables, à peu de choses près, s’il avait été mené… sur de jeunes adultes !
N’oubliez pas, vous pouvez suivre Gizmodo.fr sur les réseaux sociaux : FacebookTwitterGoogle+ !
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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 18:12


 L'avenir!!

Voilà à quoi pourrait ressembler la commande d'une pizza en 2022, avec les "progrès"  de l'interconnexion des données informatiques : 

> Standardiste : 
> – Speed-Pizza, bonjour. 

> Client : 
> – Bonjour, je souhaite passer une commande s'il vous plaît. 

> Standardiste : 
> – Oui, puis-je avoir votre NIN, Monsieur ? 

> Client : 
> – Mon Numéro d'Identification National ? Oui, un instant, voilà, c'est le 6102049998-45-54610. 

> Standardiste : 
> – Je me présente je suis Habiba Ben Saïd. Merci Mr Jacques Lavoie. 
> Donc, nous allons actualiser votre fiche, votre adresse est bien le 174 avenue de Villiers à Carcassonne, et votre numéro de téléphone le 04 68 69 69 69. Votre numéro de téléphone professionnel à la Société Durand est le 04 72 25 55 41 et votre numéro de téléphone mobile le 06 06 05 05 01. 
> C'est bien ça, Monsieur Lavoie ? 

> Client (timidement) : 
> – oui !! 

> Standardiste : 
> – Je vois que vous appelez d'un autre numéro qui correspond au domicile de Mlle Isabelle Denoix, qui est votre assistante technique. 
> Sachant qu'il est 23h30 et que vous êtes en RTT, nous ne pourrons vous livrer au domicile de Mlle Denoix que si vous nous envoyez un XMS à partir de votre portable en précisant le code suivant AZ25/JkPp+88 

> Client : 
> – Bon, je le fais, mais d'où sortez-vous toutes ces informations ? 
> Standardiste : 
> – Nous sommes connectés au système croisé, Monsieur Lavoie 

> Client (Soupir) : 
> – Ah bon !.... Je voudrais deux de vos pizzas spéciales mexicaines. 

> Standardiste : 
> – Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Monsieur Lavoie. 

> Client : 
> – Comment ça ???... 

> Standardiste : 
> – Votre contrat d'assurance maladie vous interdit un choix aussi dangereux pour votre santé, car selon votre dossier médical, vous souffrez d'hypertension et d'un niveau de cholestérol supérieur aux valeurs contractuelles. D'autre part, Mlle Denoix ayant été médicalement traitée il y a 3 mois pour hémorroïdes, le piment est fortement déconseillé. 
> Si la commande est maintenue la société qui l'assure risque d'appliquer une surprime.

Client : 
> – Aie ! Qu'est-ce que vous me proposez alors ?...

Standardiste : 
> – Vous pouvez essayer notre Pizza allégée au yaourt de soja, je suis sûre que vous l'adorerez.

Client : 
> – Qu'est-ce qui vous fait croire que je vais aimer cette pizza ?

Standardiste : 
> – Vous avez consulté les "Recettes gourmandes au soja" à la bibliothèque de votre comité d'entreprise la semaine dernière, Monsieur Lavoie et Mlle Denoix a fait, avant hier, une recherche sur le Net, en utilisant le moteur "_http://www.vogle.fr "_avec comme mots clés soja et alimentation… 
> D'où ma suggestion.

Client : 
> – Bon d'accord. Donnez-m'en deux, format familial.

Standardiste : 
> – Vu que vous êtes actuellement traité par Dipronex et que Mlle Denoix prend depuis 2 mois du Ziprovac à la dose de 3 comprimés par jour et que la pizza contient, selon la législation, 150 mg de Phénylseptine par 100 g de pâte, il y a un risque mineur de nausées si vous consommez le modèle familial en moins de 7 minutes. La législation nous interdit donc de vous livrer. 
> En revanche, j'ai le feu vert pour vous livrer immédiatement le modèle mini.

Client : 
> – Bon, bon, ok, va pour le modèle mini. Je vous donne mon numéro de carte de crédit.

Standardiste : 
> – Je suis désolée Monsieur, mais je crains que vous ne soyez obligé de payer en liquide. Votre solde de carte de crédit VISA dépasse la limite et vous avez laissé votre carte American Express sur votre lieu de travail. C'est ce qu'indique le Credicard Satellis Tracer.

Client : 
> – J'irai chercher du liquide au distributeur avant que le livreur n'arrive.

Standardiste : 
> – Ça ne marchera pas non plus, Monsieur Lavoie, vous avez dépassé votre plafond de retrait hebdomadaire.

Client : 
> Mais ?... Ce n'est pas vos oignons ! Contentez-vous de m'envoyer les pizzas ! J'aurai le liquide. Combien de temps ça va prendre ?

Standardiste : 
> – Compte-tenu des délais liés aux contrôles de qualité, elles seront chez vous dans environ 45 minutes. Si vous êtes pressé, vous pouvez gagner 10 minutes en venant les chercher, mais transporter des pizzas en scooter est pour le moins acrobatique.

Client : 
> – Comment diable pouvez-vous savoir que j'ai un scooter ?

Standardiste : 
> – Votre Peugeot 408 est en réparation au garage de l'Avenir, par contre votre scooter est en bon état puisqu'il a passé le contrôle technique hier et qu'il est actuellement stationné devant le domicile de Mlle Denoix. Par ailleurs j'attire votre attention sur les risques liés à votre taux d'alcoolémie. Vous avez, en effet réglé quatre cocktails Afroblack au Tropical Bar, il y a 45 minutes. En tenant compte de la composition de ce cocktail et de vos caractéristiques morphologiques, ni vous, ni Mlle Denoix n'êtes en état de conduire. Vous risquez donc un retrait de permis immédiat.

Client : 
> – @#%/$@& ?# !

Standardiste : 
> – Je vous conseille de rester poli, Monsieur Lavoie. Je vous informe que notre standard est doté d'un système anti-insulte en ligne qui se déclenchera à la deuxième série d'insultes. Je vous informe en outre que le dépôt de plainte est immédiat et automatisé. 
> Or, je vous rappelle que vous avez déjà été condamné en juillet 2009 pour outrage à agent.

Client (sans voix) : 
> – .....

Standardiste : 
> – Autre chose, Monsieur Lavoie ?

Client : 
> – Non, rien. Ah si, n'oubliez pas le Coca gratuit avec les pizzas, conformément à votre pub.

Standardiste : 
> – Je suis désolée, Monsieur Lavoie, mais notre démarche qualité nous interdit de proposer des sodas gratuits aux personnes en surpoids. Cependant à titre de dédommagement, je peux vous consentir 15 % de remise sur une adhésion flash au contrat Jurishelp, le contrat de protection et d'assistance juridique de Speed assurance. Ce contrat pourrait vous être utile, car il couvre, en particulier, les frais annexes liés au divorce. 
> Vu que vous êtes marié à Mme Claire Lavoie, née Girard depuis le 15/02/2008 et vu votre présence tardive chez Mlle Denoix, ainsi que l'achat il y a une heure à la pharmacie du Canal d'une boîte de 15 préservatifs et d'un flacon de lubrifiant à usage intime.

À titre promotionnel, je vais faire joindre aux pizzas un bon de 5 EUR de réduction pour vos prochains achats de préservatifs valable chez Speed-Para pharma. Toutefois veuillez éviter les pratiques susceptibles d'irriter les hémorroïdes de Mlle Denoix, pour lesquelles Speed-Para pharma se dégage de toute responsabilité. 

> Bonsoir Monsieur et merci d'avoir fait appel a Speed Pizza.
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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 17:41

INFOGRAPHIE - Un seul participant est sûr de gagner à la supercagnotte de ce vendredi : l'État. Sa part est toutefois inférieure à celle reversée aux gagnants du jour.

Quel que soit l'heureux gagnant du pactole de 190 millions ce vendredi soir, il y aura un autre vainqueur: l'État. Il est sûr d'empocher, via La Française des jeux (FDJ), au moins 16 millions d'euros, de quoi payer 260 policiers pendant un an. Ce chiffre est calculé à partir des données du dernier événement comparable, le jackpot du 8 juillet 2011.

La règle de répartition des gains est simple: 39% des sommes misées par les participants français à la loterie européenne sont reversées à l'État, via la TVA, la CSG et les allocations au Centre national pour le développement du sport (CNDS). À ce jeu-là, le budget y gagne à chaque fois, mais moins que la communauté des joueurs dans leur ensemble, rappelle Matthieu Escande, spécialiste du droit des jeux à l'université de Toulouse: «La Française des jeux encaisse les mises et en reverse la moitié aux participants.»

Si, ce vendredi, la cagnotte s'élève à la somme astronomique de 190 millions d'euros, c'est parce que personne n'a remporté le jackpot depuis le 22 juin dernier. Dans le jargon de la FDJ, on dit qu'il n'y a pas eu de gagnant de rang 1. En clair, personne n'a trouvé depuis cette date tous les bons chiffres, même si certains en ont trouvé une partie, emportant des prix de moindre importance.

L'État, lui, a engrangé les millions à chaque fois. Un exemple: ce mardi, 20 millions de grilles à 2 euros ont été achetées, soit un chiffre d'affaires total de 40 millions d'euros. Sur cette seule journée, l'État a donc empoché près de 15,6 millions d'euros. Encore quelques chiffres: depuis le début de l'année, Bercy a accumulé quelque 344 millions grâce à la loterie européenne. L'équivalent de ce que le fisc récolte en une journée avec la TVA.

Mais quand un joueur gagne, l'État, lui, ne touche pas un centime sur ses gains. La France, comme la majorité des pays européens, ne taxe pas les vainqueurs de loteries. Parmi les rares exceptions, la Suisse impose les heureux gagnants. Elle a la main lourde: le joueur doit actuellement reverser 35% de ses gains à l'État à partir de 50 francs. En France, les vainqueurs devront, une fois riche, s'acquitter de l'impôt sur la fortune.





Les Britanniques dominent l'Euro Millions
Parmi les 9 pays qui participent à l'Euro Millions, le Royaume-Uni concentre le plus de gagnants. Ont-ils trouvé une martingale? Non: ils jouent simplement plus que les autres. «Il y a autant de chances de gagner dans un pays ou dans un autre, mais certains jouent plus, donc gagnent plus», explique Frédéric Vergne, responsable du site spécialisé LoteriePlus.com.

La loterie britannique remporte plus de succès parce qu'elle a ajouté un jeu additionnel à l'Euro Millions. La grille peut faire gagner 1 million de livres supplémentaire à un Britannique à chaque tirage. Pour l'ouverture des Jeux olympiques, 100 fois un million ont été mis en jeu, drainant moitié plus de joueurs que d'habitude.

Logiquement, «alors que le Royaume-Uni représente habituellement environ 25% à 30% des gagnants d'un tirage, le pays a monopolisé plus de la moitié des gagnants, avec 4,1 millions de tickets gagnants (sur les 7,3 millions pour toute l'Europe)», observe Frédéric Vergne. Mais aucun n'a touché le gros lot, remis en jeu ce vendredi.

 
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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 20:50


L’immigration a t’elle résolue quoi que ce soit ces 30 dernières années ? Non.

La France a t’elle un manque en terme de population ? Non.
La France a t’elle trop de travail ? Non.
Trop de logements vacants ? Non.

Trop d’argent ? Non.
  


 


L’immigration résoudra t’elle la crise ou le manque de compétitivité ? Non.
Donc en fait, aujourd’hui, en 2012, l’immigration ne sert à rien.


Valls veut simplifier (amplifier ) les naturalisations, les visas etc...
 
cela fera combien en chômeurs en plus, combien de logements, d'écoles, d'hôpitaux, d'infrastructures de toutes sortes devrons-nous construire pour héberger le flux migratoire qui va se produire ?


Lorsque tous ces nouveaux arrivants fouleront notre sol, sans travail, sans logement, il faudra bien subvenir à leurs besoins si l'on ne veut pas une explosion de la délinquance.


Où allons-nous trouver les moyens de faire face à l'explosion de la démographie qui se manifestera ? Par l'emprunt ? Ce n'est pas de cette façon que l'on réduira notre dette.


Il n'est qu'à se promener en France pour voir que tous les chiffres annoncés par nos responsables politiques sont faux. La France n'a plus les moyens d'être une terre d'asile, et cette vague migratoire risque d'entraîner de très gros problèmes envers les différentes communautés.
 
 
 
 
 
 
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1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 17:31

J’ai assisté à une scène assez étrange lors de mon dernier séjour à Paris : cela remonte à quelques jours, fin juillet, en pleine saison touristique. Fatiguée d’avoir trop marché, je décide de faire une halte au niveau du pont Alexandre III. Je m’accoude à la rambarde pour me reposer et admirer ce chef d’œuvre architectural et la vue sur les Invalides.
Mon esprit vogue au gré des bateaux-mouches de passage, lorsqu’un « Madame » vient interrompre mon activité méditative. En tournant la tête, je m’aperçois que ça ne m’est pas adressé, mais destiné à une femme occupée à prendre des photos à quelques pas de moi.
La personne qui a lancé le « Madame » est une jeune fille d’environ 25 ans. Son allure est rassurante, son look simple et discret... peut-être une étudiante, pensé-je.

« C’est sûrement de l’or »

L’étudiante pointe un objet brillant par terre, le ramasse et se dirige vers la femme aux photos. S’ensuit alors un échange troublant :
L’étudiante : « Vous avez perdu ça ?
La femme : – Non, ce n’est pas à moi.
L’étudiante : – Vous avez vu ça, c’est du vrai, vous pensez-pas ? »
La femme saisit l’objet que l’étudiante agite sous son nez : un gros anneau doré, style jonc en or, l’examine quelques secondes, puis déclare : « Effectivement, elle est poinçonnée, c’est sûrement de l’or »
L’étudiante reprend la bague et revient à la charge :
« Et vous avez-vu la grosseur ?
La femme : – Oui c’est massif, elle doit avoir beaucoup de valeur. Vous avez de la chance de l’avoir vue en premier.
L’étudiante, en souriant : Ah ! ça, c’est la vie ! »
Cette dernière parle un français correct, mais avec un petit accent que mon oreille n’arrive pas à identifier.

« 200 euros et je vous la laisse »

Toujours en souriant, l’étudiante met la bague trouvée à son annulaire puis, l’air déçu, déclare : « C’est dommage, elle est beaucoup trop grande pour moi. » Elle l’ôte, la glisse prestement au doigt de la femme et dit avec enthousiasme : « Regardez, elle est à votre taille, quelle chance ! »
La femme tend la main devant elle pour voir l’effet. L’air satisfait, elle admet que la bague lui va très bien. L’étudiante ne lui laisse pas le temps de souffler et enchaîne :
« Ecoutez, elle ne me va pas à moi et elle vous va bien à vous, je suis en galère en ce moment, donnez-moi 200 euros et je vous la laisse. »
La femme répond vivement qu’elle ne les a pas, l’étudiante prend une voix très douce : « Vous faites comme vous voulez... Elle vous plaît, c’est dommage de rater cette affaire. Combien vous avez ? »
La femme sort son porte-monnaie et en tire deux billets bleus, l’étudiante dit que ça ira, s’empare rapidement des 40 euros, salue la femme, et les deux partent dans des directions différentes.
Cet échange s’est déroulé très vite ; le temps qui sépare la rencontre de la prise de congé n’excède pas les trois minutes.

Soit l’étudiante a une chance inouïe, soit...

Après un moment, je décide de reprendre ma marche. Je me dirige vers les Champs-Elysées, en repensant à la scène dont je viens d’être le témoin ; je me dis que cette étudiante est naïve ou pas très maline, car au prix de l’or, n’importe quelle centrale de rachat d’or (comme on en voit un peu partout) lui en aurait offert plus que 40 euros...
Je constate aussi qu’à aucun moment, la femme et l’étudiante n’ont évoqué la possibilité de remettre la bague à la police.
Arrivée au niveau du Petit Palais, quelle n’est pas ma surprise de voir la même étudiante montrer une autre bague à une autre femme. Je reste interdite devant la scène déjà vue une demi-heure plus tôt : soit l’étudiante a une chance inouïe et un altruisme surhumain, soit...
Je viens de comprendre qu’il s’agit d’une arnaque et que l’étudiante est une escroc. Cette fois-ci en revanche, elle a moins de chance : la femme abordée a l’air de ne pas parler français et semble méfiante. Elle hoche la tête frénétiquement en s’écartant de l’étudiante.
Poussée par ma curiosité et sans réfléchir, je m’approche de l’étudiante, la salue et sort un Ticket Resto de mon sac, je lui propose de l’échanger contre sa bague. Elle fait mine d’hésiter, je finis par lui avouer que je l’ai vue tout à l’heure, sur le pont Alexandre III. Elle prend le Ticket Resto, me jette la bague et s’enfuit à toute vitesse.

Une boîte à chaussures pleine de bagues

Je ramasse la bague et l’examine minutieusement. Elle est effectivement massive et pèse assez lourd. Deux poinçons sont gravés à l’intérieur : « 750 » et « 18K ». A priori, rien ne les distingue des poinçons authentiques. Pour en avoir le cœur net, je me mets aussitôt en quête d’un bijoutier. Je traverse les Champs-Elysées, je passe l’Arc de triomphe et finis par en trouver un dans le XVIe arrondissement.
Je lui montre la bague et lui demande si c’est de l’or. Une seconde lui suffit pour m’affirmer de façon catégorique que c’est du toc. J’insiste pour savoir comment il peut en être aussi sûr si vite. Le bijoutier montre des signes d’agacement :
« Tenez, regardez ça si vous mettez ma parole en doute ! »
Il me tend une boîte à chaussure pleine à craquer de bagues identiques à celle « trouvée » par l’étudiante, si ce n’est qu’elles sont oxydées et que leur couleur vire au gris vert.
J’expose au bijoutier les circonstances de mon acquisition et ma véritable motivation (la rédaction de cet article), il me répond :
« Je sais juste que les gens qui viennent avec cette bague sont victimes d’une arnaque bien rodée et très efficace : on vous aborde pour vous rendre une bague en or que vous auriez soi-disant perdue, la personne prétend ensuite que sa religion lui interdit de porter des bijoux ou qu’elle n’est pas à sa taille et vous la cède contre de l’argent, sauf que la bague est en cuivre et qu’elle n’a aucune valeur. »
Selon le bijoutier, cette escroquerie est apparue il y a quatre ou cinq ans, mais les cas se multiplient depuis 2010.

Décryptage d’une manipulation

Si l’étudiante avait abordé ces femmes en leur proposant simplement de leur vendre des bagues en or, aurait-elle eu autant de succès ? Probablement que non, car elle paraîtrait immédiatement louche, et la réceptivité des victimes au discours en serait drastiquement réduite.
Tandis qu’en mettant en place un scénario stratégique impliquant des procédés de manipulation, il est plus aisé pour l’étudiante-escroc d’arriver à ses fins, tout en faisant croire à ses victimes que la décision de donner de l’argent émane de leur propre volonté. Là réside l’art de la manipulation – dont l’étymologie ne signifie rien d’autre que « conduire par la main ».
Dans « Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens », rédigé par deux chercheurs en psychologie sociale, Vincent Joules et Jean-Léon Beauvois, on apprend que lorsqu’une requête est formulée directement, elle a peu de chance d’aboutir. Mais si une question anodine précède la demande, les probabilités de réussite sont multipliées par quatre.
La manipulation en question repose sur trois principes.
  • Ouvrir le dialogue
Effectivement, dans cette affaire, tout s’est joué lors de la phrase initiale. Le « Vous avez perdu ça ? » permet d’ouvrir le dialogue, d’attirer l’attention et d’imprimer dans l’esprit de la victime la notion d’honnêteté : puisque la personne restitue l’objet, elle est forcément vertueuse, donc crédible.
  • Obtenir l’adhésion
L’étudiante focalise l’attention sur la valeur de la bague, tout en cherchant à obtenir l’adhésion de l’interlocutrice par des questions récurrentes et des « Vous pensez-pas ? ». Aussi lorsque la victime confirme que la bague est probablement en or et qu’elle doit valoir beaucoup, elle a déjà mordu à l’hameçon, le leurre a bien fonctionné.
  • La victime a de la chance
En outre, la sollicitation par la forme interrogative prépare la victime à une requête ultérieure plus importante, c’est la technique du « pied dans la porte ». Lorsque, plus tard, l’étudiante s’exclame « Quelle chance ! », elle inverse la situation et place la chance du côté de la victime. La transaction devient imminente. Elle commence par faire une proposition exorbitante (200 euros) pour finalement accepter ce que la femme a sur elle (40 euros). L’étudiante a utilisé la stratégie de la « porte au nez ».
Dans cette arnaque, en plus de faire appel à ce sentiment humain qu’est la cupidité, le principe de réciprocité est également fortement utilisé ; si on offre un objet de valeur, il est normal d’attendre une compensation en retour.
Pour toutes ces raisons, cette escroquerie aux abords simplistes se révèle être d’une efficacité redoutable. Si vous flânez dans cette superbe ville, ouvrez l’œil.
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