se tient !!!
Imaginons que le gouvernement français
concède à chacun d'entre nous une bourse
de 500 euros pour relancer la consommation.
( je confirme, c'est une supposition !! )
- Si nous la dépensons au supermarché du coin
ou en vêtement, cet argent part en Chine.
- Si nous dépensons l'argent en carburant,
il part chez les Arabes.
- Si nous achetons un ordinateur, il ira en Inde.
- Si on achète des fruits et des légumes,
l'argent va en Espagne ou au Maroc,
- Si on achète une bonne bagnole
même française, notre fric va en Allemagne,
en Espagne, en Roumanie ou ...
- Si on achète des babioles, il part à Taïwan et
n'aidera toujours pas notre économie.
mais
La seule façon de maintenir l'argent en France, c'est
de le dépenser en achetant
de la Boukha
du vin,
du pineau,
du cognac,
du calva,
ou du champagne, si l'on considère que ce sont
les uniques biens encore produits chez nous.
Donc, en faisant la bringue, j'accomplis mon devoir civique...
Alors pour aider notre système économique national en
cette période de crise :
PICOLEZ !
Pour info :
la Fête de l'Eau a fait près de 400 morts au Cambodge tandis
que celle du Beaujolais
s'est déroulée sans aucun problème...
alors ???
Après les stages de culture arabe pour la gendarmerie nationale
Les infirmiers suivent une formation à la mosquée pour
apprendre à “soigner les croyants” !
Il fut un temps où le personnel médical devait apprendre à
soigner les patients.
Nous entrons dans une ère où il doit apprendre à soigner les croyants.
Bienvenue dans le petit monde ubuesque du multiculturalisme.
Les élèves infirmiers de Limeil ont des cours pour réussir à
concilier la pratique religieuse des patients et les soins.
Ils ont découvert les rites musulmans à la mosquée de Créteil.
Comment concilier le respect de la liberté du culte, inscrit noir sur
blanc dans l’article 8 de la charte du patient hospitalisé, avec une
bonne gestion des soins ? Une trentaine d’étudiants de
l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) de l’hôpital
Emile-Roux (AP-HP), à Limeil-Brévannes, cherchaient des
réponses à cette question hier à la mosquée de Créteil.
Pour les uns, pas question d’être examiné par un médecin
de sexe masculin.
Dans un hôpital, il n’est pas rare en effet que le personnel
soignant soit confronté à des refus pour des raisons religieuses.…
« Ce module est un enseignement imposé. Certains de ces
étudiants de deuxième année ont fait entendre leurs réticences
au motif qu’ils étaient profondément athées. Certes, le personnel
soignant doit rester dans une position neutre, les établissements
de santé sont des établissements laïcs mais ces futurs infirmiers
auront à prendre en charge des patients qui viennent avec leur
histoire », explique Anna Giacomini, formatrice à l’Ifs.
Avant d’engager les discussions, Ibrahim, de l’UAMC, remercie
les étudiants.
L’infirmier non-musulman doit ramasser le Coran du patient en se
servant d’une couverture.
Les étudiants ont multiplié les questions. « Il paraît qu’un
non-musulman ne peut pas toucher un Coran écrit en arabe (1).
Comment fait-on si un patient hospitalisé le laisse tomber
du lit ?» demande une étudiante.
Réponse : «Vous pouvez le ramasser avec une couverture, il
faut que quelque chose fasse barrière. »
« Si un patient ne peut pas entrer en contact avec l’eau, pour des
raisons médicales, comment peut-il faire ses ablutions avant la
prière ?» interroge un autre étudiant.
« Ne soyez pas étonné si vous voyez une pierre dans sa chambre,
il peut en effet passer cette pierre pour se purifier s’il ne peut pas
utiliser l’eau », indique l’intervenant.
Don du sang et don d’organes, jeûne du ramadan et
grossesse, crémation… tout est passé en revue par les futures
blouses blanches.
Dans ce cadre, la mosquée accueille également les élèves de
l’Ifsi de l’hôpital Henri-Mondor (AP-HP) de Créteil.
Des discussions sont également en cours avec l’hôpital
Paul-Brousse (AP-HP) de Villejuif.
LE VER EST DANS LE FRUIT, DANS L'ARMEE COMME DANS LE PAYS !
Et s'il y avait un conflit entre la France et l'Algérie ? Aïcha,
attirée par l'armée, ne s'imagine pas faire la guerre contre les siens :
Dans ma tête, je suis algérienne, je ne me sens pas française. Pour
moi, l'armée c'est pas le fait de se lever pour une nation, c'est
découvrir un métier."
Un rapport du Ministère de la Défense de janvier 2007 invoque
"l'attitude intransigeante et revendicative tournant à la provocation"
des JFOM (jeunes Français d'origine maghrébine) et de
"la surdélinquance au sein même de leur régiment.">
Un jeune officier parachutiste raconte que, dans son unité, les
JFOM (jeunes Français d'origine maghrébine, dans le langage
militaire) passent leurs journées au foyer à boire de la bière en
regardant des films pornos et qu'à la moindre réflexion, ils
adressent au chef de corps un rapport dénonçant le racisme
de l'officier qui, convoqué par le colonel, est obligé de revenir
sur la sanction.
À Saint-Cyr, on envisage la mise en place d'un système inspiré
de celui de Sciences-Po et de ses conventions avec des lycées
de zones d'éducation prioritaires.
«L'objectif c'est de pouvoir appeler un jour le général Ben Babrouf
ou le colonel Mohamed »
L'état- major.html (source
Dans la Marine, les officiers n'oublieront pas de si tôt la
mutinerie de 1999 à bord du porte-avions Foch. Une
soixantaine d'engagés volontaires, tous de parents maghrébins,
avaient pris en otage leur officier. Après s'être retranchés 2 jours
dans la cafétéria du porte-avions, ils avaient dû être délogés
par un commando de fusiliers-marins. Ces «beurs » réagissaient
contre une punition collective infligée à la suite d'une rébellion
survenue lors d'une mission au large de la Yougoslavie au
cours de laquelle les Super-Etendards avaient effectué des frappes
sur le Kossovo considéré par les recrues musulmanes comme
un sanctuaire islamique.
Les jeunes « Français » d'origine maghrébine commettent 3,5 fois
plus de désertions, 6 fois plus de refus d'obéissance, 6
fois plus d'outrages à supérieurs et 8 fois plus d'insoumission.
L'aumônier musulman en chef des armées françaises
prépare l'organisation du prochain pèlerinage à La Mecque
pour une quarantaine de soldats et une équipe d'aumôniers.
Le projet lui tient particulièrement à coeur .
Vive la Nouvelle France.....
Lisez-le , même si ça vous parait long ...
Dans un magasin je me suis retrouvée dans l'allée
des jouets. Du coin de l'oeil, j'ai remarqué un
petit garçon d'environ 5 ans, qui tenait une jolie
poupée contre lui. Il n'arrêtait pas de lui caresser
les cheveux et de la serrer doucement contre lui.
Je me demandais à qui était destinée la poupée.
Puis, le petit garçon se retourna vers la dame
près de lui : - ' Ma tante, es-tu certaine que je
n'ai pas assez de sous ? ' La dame lui répondit
avec un peu d'impatience : ' Tu sais que tu
n'as pas assez de sous pour l'acheter '. Puis sa
tante lui demanda de rester là et de l'attendre
quelques minutes, puis elle partit rapidement.
Le petit garçon tenait toujours la poupée
dans ses mains. Finalement, je me suis dirigée
vers lui et lui ai demandé à qui il voulait
donner la poupée. - ' C'est la poupée que
ma petite soeur désirait plus que tout pour
'Hanouka, elle était sûre que le Papa 'Hanouka
la lui apporterait '.
Je lui dis alors qu'il allait peut-être lui apporter,
il me répondit tristement: - ' Non, le Papa 'Hanouka
ne peut pas aller là où ma petite soeur se
trouve maintenant... Il faut que je donne la poupée
à ma maman pour qu'elle la lui apporte '. Il avait les
yeux tellement tristes en disant cela. - ' Elle est
partie rejoindre HM. Papa dit que maman va
aller retrouver HM bientôt elle aussi, alors j'ai
pensé qu'elle pourrait prendre la poupée avec elle
et la donner à ma petite soeur'.
Mon coeur s'est presque arrêté de battre. Le petit
garçon a levé les yeux vers moi et m'a dit: - ' J'ai
dit à papa de dire à maman de ne pas partir tout
de suite. Je lui ai demandé d'attendre que je revienne
du magasin '. Puis il m'a montré une photo de lui,
prise dans le magasin, sur laquelle il tenait la poupée
en me disant: - 'Je veux que maman apporte aussi
cette photo avec elle, comme ça, elle ne
m'oubliera pas .
J'aime ma maman et j'aimerais qu'elle ne me quitte
pas, mais papa dit qu'il faut qu'elle aille avec ma
petite soeur'. Puis il baissa la tête et resta silencieux.
Je fouillais dans mon sac à mains, en sortis une
liasse de billets et je demandais au petit garçon :
- ' Et si on recomptait tes sous une dernière fois
pour être sûrs ? - ' OK ' , dit-il, ' Il faut que j'en ai
assez '. Je glissais mon argent avec le sien et
nous avons commencé à compter. Il y en
avait amplement pour la poupée et même plus.
Doucement, le petit garçon murmura : - ' Merci
HM pour m'avoir donné assez de sous '.
Puis il me regarda et dit: - 'J'avais demandé
à HM de s'arranger pour que j'ai assez de sous
pour acheter cette poupée afin que ma maman
puisse l'apporter à ma petite soeur. Il a entendu
ma prière. Je voulais aussi avoir assez de sous
pour acheter une rose blanche à ma maman,
mais je n'osais pas lui demander. Mais il m'a
donné assez de sous pour acheter la poupée et
la rose blanche. Vous savez, ma maman aime
tellement les roses blanches...' Quelques minutes
plus tard, sa tante revint, et je m'éloignais en
poussant mon panier. Je terminais mon
magasinage dans un état d'esprit complètement
différent de celui dans lequel je l'avais commencé.
Je n'arrivais pas à oublier le petit garçon.
Puis, je me suis rappelée un article paru dans
le journal quelques jours auparavant qui parlait
d'un conducteur en état d' ivresse qui avait frappé
une voiture dans laquelle se trouvait une jeune
femme et sa fille. La petite fille était morte sur le
coup et la mère gravement blessée. La famille
devait décider s'ils allaient la faire débrancher
du respirateur. Est-ce que c'était la famille de ce
petit garçon ? Deux jours plus tard, je lus dans
le journal que la jeune femme était morte.
Je ne pus m'empêcher d'aller acheter un bouquet
de roses blanches et de me rendre au salon
mortuaire où était exposée la jeune dame. Elle
était là, tenant une jolie rose blanche dans sa main,
avec la poupée et la photo du petit garçon
dans le magasin. J'ai quitté le salon en pleurant
sentant que ma vie changerait pour toujours.
L'amour que ce petit garçon éprouvait pour sa
maman et sa soeur était tellement grand,
tellement incroyable et en une fraction de seconde,
un conducteur ivre lui a tout enlevé...
À l'heure où l'institution policière semble secouée par les scandales à
répétition, prise en tenaille entre les affaires de corruption, à Lille comme
à Lyon, et la violence de la rue, Le Figaro Magazine a souhaité rendre
compte de la réalité des policiers de terrain. Car si la corruption fait
tomber les têtes, la violence, elle, ne fait pas de quartier aux hommes
en bleu. À Vitrolles, un policier est mort, blessé par balle à la tête à la suite
d'une attaque à main armée.
À Marseille, comme ailleurs dans les grandes villes de France, les policiers sont
en première ligne face à la loi des gangs. Braquages, règlements de
comptes et autres guerres fratricides. Pour comprendre cette réalité qui
semble parfois sortie de la fiction, Christophe, brigadier-chef engagé au sein
de la BAC départementale du 93 depuis sept ans, nous a ouvert les portes de
son quotidien. Celui de la BAC. Trois lettres. Une unité: la Brigade
anticriminalité. Une mission: la chasse au flagrant délit. Créée en
Seine-Saint-Denis le 1er octobre 1971 par Claude Durand, policier
et ancien résistant, la Brigade anticriminalité avait pour mission d'offrir une
réponse adaptée à une délinquance croissante à la fin des Trente
Glorieuses. Quarante ans plus tard, rien n'a changé. Ils sont aujourd'hui
près de 3600 policiers en France - dont 80 en Seine-Saint-Denis - chargés,
comme Christophe, de traquer la criminalité et les délinquants en tout genre.
Intervention dans un squat
à Aubervilliers. Flash-Ball
en joue, Christophe D. est
là pour assister ses
collègues qui
viennent d'investir les
lieux. (Jean-Pierre Rey)
Le brigadier-chef Christophe sait que lui et ses collègues sont souvent qualifiés de cow-boys, de chasseurs de flag' ou de têtes brûlées... Et pourtant, il a accepté d'être suivi pas à pas, et durant cinq mois, par le photographe Jean-Pierre Rey. Ce récit extraordinaire est une immersion totale dans le quotidien d'un policier ordinaire. Christophe a accepté de se livrer, de tout nous dire sur sa vie de flic, d'homme, de mari et de père. Il nous a confié ses doutes, ses colères et ses peurs parfois. Salaire, manque de moyens, dangers, le policier pose un regard critique sur son travail. Mais il évoque aussi un métier qu'il vit d'abord comme une passion, parle de son sens du devoir, de son engagement au service de la population, et de ses victoires - certes fragiles - quand l'ordre a été rétabli. Pour des raisons de sécurité, Christophe n'a pas souhaité que son nom de famille apparaisse dans ce témoignage.
La Seine-Saint-Denis, c'est de la bombe!» Ce n'est pas moi, mais Joey Starr, le fameux rappeur du groupe NTM, qui le dit dans l'une de ses chansons. Pour le policier affecté à la brigade anticriminalité du 93 que je suis, c'est en effet de la bombe et ça peut sauter à tout moment. La Seine-Saint-Denis, c'est le département le plus criminogène de France et l'atmosphère y est explosive. Le 93, c'est le très vaste théâtre de nos opérations. Mais ici, le décor n'est pas fait de carton-pâte. La réalité est aussi dure que le bitume des
cités que j'arpente sans relâche et souvent aussi grise et triste que le béton
de ces barres d'immeubles que l'on finit par connaître par cœur à force
de les fouiller. Et puis, il y a l'âpreté de ce quotidien aussi oppressant et
écœurant que ces effluves des cages d'escaliers où se mêlent les
odeurs de cannabis, d'herbe, de cigarette, d'urine, et où les crachats qui
jonchent les halls collent aux semelles, comme le désespoir et la misère
se sont agglutinés dans ces murs... pour longtemps, semble-t-il.
Notre routine n'est pas gaie, mais
surtout, elle n'a rien de banal. Notre
train-train quotidien, c'est d'abord
de l'imprévu. Tout, absolument tout,
peut arriver à n'importe quel
moment: braquage, règlement de
comptes, vol à l'arraché, trafic de
drogue, agressions en tout
genre. L'inattendu fait partie de
nos habitudes. Comme ce soir. Je
me prépare à rentrer à la maison après
une journée de boulot. Notre
supérieur nous annonce un changement
de programme: l'équipe est maintenue
en place jusqu'à nouvel ordre.
Les consignes viennent d'en haut et nous devons attendre de
nouvelles instructions. Aucune autre information ne filtre. Le secret est
gardé jalousement pour éviter les fuites. C'est certainement une très
grosse opération. Ça sent le stup ! Alors, avec les copains de la
BAC départementale, on prépare notre matériel: gilets pare-ba
lles, armes à feu, matraques. On se doit d'être prêt pour cette opération
dont on ignore tout. Quand on fait ce métier, il faut s'adapter à toutes les
situations et à l'imprévu. J'appelle ma femme pour lui dire que je ne serai
sûrement pas à la maison ce soir, ni même peut-être demain. Elle est habituée
à ce genre de «surprises», ma petite femme. Mais surtout, elle sait. Elle est
aussi policier. Alors, elle s'inquiète et me couvre de recommandations.
«Fais attention à toi. Mets bien ton gilet...» (pare-balles, bien sûr.)
Elle a évidemment bien moins peur d'un rhume que d'une balle perdue.
Chacun s'occupe comme il le peut. Entre deux cafés, on discute de tout et
de rien. Et puis, à minuit, ça bouge. Une réunion est organisée avec
toutes les équipes mobilisées. Les policiers des stups sont présents. Le
plan est précis, détaillé et très bien pensé. Ceux de la sûreté publique ont
travaillé des mois durant sur cette affaire: enquêtes, planques,
surveillances, écoutes, vérifications des informations. Je retiens avec attention
les explications, les positions à tenir...
Pas question pour moi de commettre la moindre erreur au risque de faire
capoter l'opération et de ruiner tous les efforts de mes collègues. Les officiers
nous détaillent le plan d'action. Le mot est lâché: c'est un go-fast en flag.
Je le pressentais. Un go-fast, c'est un procédé prisé par les gros dealers
et qui consiste à acheminer des cargaisons de drogues à bord de très
grosses cylindrées. La méthode employée par les trafiquants est toujours
la même. Le convoi est composé de deux voitures roulant à très vive allure.
La première reste en tête et sert d'ouvreuse. Il s'agit en fait de repérer
tout contrôle ou barrage de policiers. Le deuxième véhicule est chargé, lui,
de transporter la marchandise. Ces convois remplis à bloc peuvent faire
transiter à travers les frontières des centaines de kilos de substances illicites
en quelques heures seulement. Mais pas cette fois. On sera là.
Menottes aux poignets, un
membre d'un gang de dealers
est placé en garde à vue.
La BAC a saisi 60 kg de
drogue. (Jean-Pierre Rey)
Pas de place pour la fatigue, le stress ou le doute. Un seul objectif: la mission. Chacun sait ce qu'il doit faire. Le dispositif mis en place autour de cette cité d'Aubervilliers est impressionnant. Plusieurs véhicules dont trois fourgons d'interpellation. J'ai de la chance, je suis placé aux premières loges en me retrouvant dans le fourgon de tête. Mais j'ai aussi une grosse pression sur les épaules. Tout va très vite. Le trafiquant arrive, chargé de sacs volumineux et je le plaque au sol sans même lui laisser le temps de mettre un pied dans l'immeuble. C'est pour vivre des moments comme ceux-là que je me suis engagé dans la police. Maîtriser, menotter un trafiquant de drogue en plein flagrant délit.
L'individu est plaqué au sol, il a sur le dos un sac rempli de drogue. Je lis dans ses yeux le désarroi et la stupeur.
Son regard semble me dire: «Waouh! Mec, je t'attendais partout, à tout
moment. Mais certainement pas là.» Mener à bien une telle mission relève
du défi. Car, à ce niveau-là du business, les gens à la tête de ces réseaux sont
très organisés. Ils ne font rien au hasard. Méfiants et excessivement prudents,
ils s'appuient sur un système de protection et de surveillance très élaboré
autour de la cité. Leurs hommes font des rondes en voiture ou à moto,
des guetteurs à pied donnent l'alerte au moindre mouvement suspect.
Tout un stratagème qu'il nous faut déjouer avant d'arriver jusqu'à
eux. L'interception de ce go-fast à Aubervilliers, c'est l'une de mes plus
grandes fiertés. Une belle affaire menée de concert avec plusieurs services.
Nous avons fait, en quelques minutes, plusieurs arrestations, saisi 40 kilos
d'herbe, 10 kilos de résine de cannabis, de l'argent liquide et une arme à feu.
Mercredi 7 septembre. Très mauvaise journée pour ce réseau, qui a
perdu en quelques minutes près de 400.000 euros et quelques années de
liberté. Mais j'ai précisément choisi ce métier pour mettre des «vilains» hors
d'état de nuire. Cette opération m'a valu quelques cernes. Entre les
interpellations, les perquisitions, et les rapports, j'ai travaillé 24 heures
sans m'arrêter. Mes collègues également. Ce soir, je suis ravi. J'aurai une
belle histoire de méchants jetés derrière les barreaux à raconter à mes enfants.
On se retrouve avant la prise de
service avec les collègues autour
de la machine à café. On se refait le
film de l'opération go-fast à
Aubervilliers. On se délecte des détails
et on raconte pour ceux qui n'étaient
pas là. On échange nos
impressions. Heureusement que
nous avons parfois de belles
affaires comme celle-là, qui
remontent le moral de l'équipe
et compensent nombre de journées
faites parfois de frustrations.
Notre quotidien, c'est surtout un concentré de haine. En Seine-Saint-Denis,
les violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique ont augmenté
de 10 % en une année. Le message est clair: nous ne sommes pas les
bienvenus dans les cités. Mais ce n'est pas bien grave. À la BAC, on
est sans complexe et on s'impose. On va absolument partout. La
particularité de nos services, c'est le refus de ces zones dites de non-droit.
C'est un concept que nous avons banni. J'ai commencé ma carrière en
1995, à l'école de police de Reims. Les autorités de l'époque considéraient
certains quartiers difficiles comme impraticables pour les policiers.
Envoyée sur place en urgence,
la BAC l'a rapidement identifié
puis interpellé. (Jean-Pierre Rey)
Nos supérieurs nous interdisaient formellement d'y aller pour ne pas provoquer et engendrer plus de problèmes. Je n'ai jamais pu accepter cette logique. Battre en retraite face à la délinquance, c'était difficile à digérer pour le jeune policier en devenir que j'étais à l'époque. C'est une aberration pour notre métier et un choix contre-productif. À Reims, la violence s'est depuis propagée au-delà des quartiers populaires pour arriver jusque dans le centre-ville. Après l'école de police, j'ai été affecté au commissariat de Stains.
C'était mon tout premier poste. Je me changeais dans des Algeco. C'est là que j'ai appris à travailler avec pas grand-chose. On avait de vieilles machines à écrire et pas assez de rubans. Mais
on se débrouillait. On allait en faucher à droite, à gauche. J'étais motivé par
l'idée que j'aidais la veuve et l'orphelin avec des bouts de ficelle. Et puis
j'ai été plongé dans le grand bain tout de suite, le commissariat se
trouvant à quelques centaines de mètres d'une cité à problèmes. Après une
année à Stains, j'ai intégré la CDI (Compagnie départementale d'intervention)
93. L'équipe, le travail, l'ambiance, tout était parfait. J'ai adoré ces cinq
années avant de devenir, pendant quelques mois, chauffeur dans les
ministères. Mais conduire et accompagner des ministres, ce n'est pas
de l'anti-crime. Ce n'est pas la raison pour laquelle je me suis engagé
dans ce métier. On m'a donc affecté au commissariat d'Aulnay-sous-Bois
en 2005 pour intégrer la BAC quelque temps plus tard. Là, j'ai peaufiné mon
savoir et ma technique d'intervention pour devenir un vrai «BAC-man».
La BAC, c'est de la vraie police ! Les principes y sont simples et clairs. Il y
a des voleurs, des bandits, des dealers. On les repère, on leur saute dessus,
on les arrête et on les met entre les mains de la justice.
Aller partout, c'est aussi s'exposer à tous les dangers. Jean-Pierre, le
photographe du Figaro Magazine qui me suit comme mon ombre
depuis des semaines, en a fait aujourd'hui l'amère expérience. Nous
avons été appelés aux Francs-Moisins, une cité de Saint-Denis
particulièrement sensible. Je n'aime pas cet endroit. C'est un véritable
panier de crabes et les actes de violence y sont particulièrement
fréquents et extrêmes. L'appel au secours est douteux, comme
souvent. La spécialité du coin, c'est le guet-apens. Et aujourd'hui, mon
instinct ne me dit rien de bon. Mais nous avons une mission et nous
devons répondre à tous les appels. À peine arrivés sur les lieux, les
jeunes se déchaînent. Une pluie de pavés énormes s'abat sur nous. En
quelques secondes, une vingtaine d'individus, capuche sur la tête,
parviennent à nous encercler. À ce moment, la maîtrise de ces
sentiments de panique et de peur, qui ne demandent qu'à s'emparer
de nous, est essentielle. Il faut absolument garder la tête froide pour se
sortir de ce genre de situation et, surtout, savoir courir. Un bon policier
doit savoir ravaler sa fierté et son orgueil et s'enfuir quand cela s'avère
nécessaire. Parce qu'un bon policier, c'est d'abord un policier vivant.
Nous avons détalé aussi vite que possible. Bien sûr, on s'en tire avec
quelques bleus, et notre amour-propre est un peu bousculé. Mais je
suis soulagé de voir les coéquipiers arriver très vite pour nous
extirper de ce mauvais pas. Dans ces moments, chaque seconde dure
une éternité. Jean-Pierre, le photographe, vient de vivre un peu de notre
réalité. Il est blême, essoufflé (moi aussi) et il confirme: la peur, on ne la
ressent qu'après. C'est le deuxième effet d'une célèbre marque de bonbons.
Elle vous revient en pleine figure comme un boomerang... et c'est
douloureux. J'appelle ma femme pour entendre sa voix.
Extraction d'un dealer dans la cité
des Beaudottes à Sevran.
La tension est palpable.
N'importe qui peut prendre
les hommes de la BAC pour
cible. (Jean-Pierre Rey)
personnelle qui reste sur moi en permanence, dans la voiture. J'y mets l'essentiel pour ma journée. Un vrai kit de survie: trousse de secours, compresses, gouttes pour les yeux (absolument nécessaires quand on reçoit des gaz lacrymogènes), sans oublier ma matraque télescopique et une petite lampe de poche très puissante. C'est le minimum vital et je ne m'en sépare jamais. Pour bien faire ce job, nous devons nous tenir prêts. La BAC départementale de Seine-Saint-Denis a procédé l'an dernier à près de 2200 interpellations. Nous n'avons pas beaucoup de moments de répit. Prendre son service, c'est à chaque fois partir en guerre. Si notre mission est policière, nos instincts et nos réflexes sont quasi militaires.
Arriver dans une cité c'est, pour nous, s'introduire en territoire hostile. L'ennemi guette et attend le moindre
faux pas pour nous descendre. Dans le 93, c'est parfois une véritable
guérilla urbaine. On fait la guerre à un ennemi caché. Au milieu, il y a des civils,
une population qui essaie tant bien que mal de mener une vie normale.
Nous devons gérer et évoluer avec ces deux extrêmes. Les voyous n'ont
plus aucune notion de l'autorité policière. Ils nous perçoivent plutôt comme
un gang rival. Nous sommes le «gang police» à qui il faut faire la guerre.
Dans tous les cas, nous sommes l'ennemi à abattre. Je n'exagère rien. Je suis
aussi militaire depuis 2001, capitaine de réserve au sein des forces spéciales.
Mon expérience et ma formation au sein de l'armée me servent énormément
sur le terrain des banlieues: savoir progresser en milieu hostile, sécuriser
un périmètre à plusieurs, ne jamais laisser un des nôtres seul, ne jamais longer
le mur des immeubles car le danger vient souvent d'en haut, des toits qui
servent de points stratégiques aux délinquants. Ils se postent là pour nous
lancer toutes sortes de projectiles. Ils sont très organisés. L'objectif premier,
pour eux, c'est de protéger leur territoire et de préserver leurs points de deal.
Un seul de ces points peut rapporter de 10.000 à 15.000 euros par jour.
Des enjeux financiers colossaux pour ces dealers. Ils ne lésinent pas sur
les moyens. Nous avons aujourd'hui en face de nous des jeunes entraînés.
Ils vont à l'étranger, notamment dans les pays du Maghreb, pour
apprendre à fabriquer des cocktails Molotov, organiser des guets-apens,
«préparer des toits» en entreposant toutes sortes de projectiles (briques,
pavés, parpaings, boules de pétanque) à des endroits stratégiques sur les
hauteurs des immeubles.
Tout cela ne s'improvise pas. Ils l'apprennent, l'appliquent et ce, dans
un but précis. Ils sont lourdement armés. C'est devenu très facile d'acheter
un Uzi, une kalachnikov, ou un 9 mm automatique. Certaines cités se
sont spécialisées uniquement dans le trafic d'armes. Ils n'ont plus besoin
d'aller bien loin pour s'équiper. Tout est à portée de main. En comparaison,
nos équipements font parfois pâle figure. Le Kevlar de mon gilet pare-balles
usé ne résisterait sûrement pas à une rafale de kalach. De toute façon, il
n'est pas conçu pour ça. Eux sont prêts à tout pour continuer leurs petites
affaires, parce que casser du flic, c'est nous empêcher de casser leur business.
Notre très vieille Ford Mondeo est
prête. Elle affiche déjà plus de
100.000 kilomètres au compteur et
a été rafistolée plusieurs fois. Mais
nous n'avons pas vraiment le choix.
Nos véhicules sont fatigués, les
moyens financiers manquent pour
les remplacer. Nous sommes déjà
tombés en panne de voiture au beau
milieu d'une opération dans une cité.
Et ça, pour attraper des vilains...
ce n'est pas terrible. Mais aujourd'hui,
tout va bien, on nous a mis à
disposition des véhicules neufs. L'équipe se met en route, les sacs sont
dans le coffre, le matériel d'intervention à disposition, et les radios
commencent à crépiter. La journée commence par un petit tour de nos
secteurs préférés, Sevran, Bondy, Bobigny... Les points de deal y sont
nombreux. En arrivant, nous sommes évidemment repérés. Il y a les «choufs»
(les guetteurs), toujours à leurs postes, qui communiquent notre arrivée
à leurs copains vendeurs en criant: «Pue! pue!» En langage dealer, cela
veut dire: «Prenez garde ! La police arrive !»
Payés entre 40 et 80 euros par jour et parfois un kebab en plus, ces
gamins (souvent mineurs) n'ont aucun mal à gagner l'équivalent de mon
salaire en un mois. Evidemment, à ce tarif-là, ils font du zèle. Les points
de deal sont très organisés. Les «nourrices» sont souvent des
habitants des immeubles chargés (ou forcés) de cacher la drogue chez eux
et de la laisser à disposition des vendeurs qui, ainsi, ne se font jamais
prendre avec de grosses quantités de stupéfiants sur eux. Les «portiers»
ont pour mission de bloquer les passages pour gêner au maximum
les interventions policières et permettre aux vendeurs de s'échapper.
Le patron, lui, n'est jamais bien loin. Il est très souvent installé à la terrasse
d'un café et surveille ses petites affaires à distance, quand il n'est pas
occupé à trouver des solutions pour blanchir ses capitaux. Un business
illégal et qui, à mon sens, doit le rester. Je suis absolument contre
l'idée de la dépénalisation du cannabis ou de l'herbe. La légalisation
de ces substances ne ferait qu'aggraver les problèmes dans les cités.
Les jeunes iraient chercher de l'argent par d'autres moyens : braquages,
vols avec violence, saucissonnages à domicile.
Paradoxalement, le trafic de stupéfiants canalise un peu certaines cités.
Les gros dealers «tiennent» les jeunes et les exhortent à rester tranquilles
pour ne pas attirer la police et, ainsi, «bosser tranquillement». Tout ce petit
monde compose avec la drogue. Certes, ce commerce permet à certaines
familles vivant en situation de grande pauvreté de sortir la tête de l'eau.
Elles n'ont pas vraiment d'autres choix que le trafic. Mais cela n'excuse rien,
c'est illégal et puni par la loi. Pour le moment c'est calme. Rien à signaler dans
nos quartiers préférés. Il est presque 13 heures. Pause déjeuner. Comme
souvent, on se réchauffe une petite gamelle en vitesse. Pas le temps de
s'arrêter plus de vingt minutes. La rue ne nous laisse guère de répit. Un appel
radio nous informe qu'un «vol violence» vient de se dérouler à Stains.
Je prends ma radio: «TN93 de BAC12, nous nous rendons sur place!»
A peine arrivés sur les lieux, on tombe sur la victime, elle vient de se faire
arracher son énorme collier en or et nous désigne au loin l'un des auteurs.
Il n'a même pas pris la peine de se sauver. C'est en nous voyant foncer sur
lui qu'il prend la fuite. Direction la cité du Clos Saint-Lazare ! Pas de chance
pour lui, je connais le secteur comme ma poche ! Avec mes coéquipiers, on
l'a très vite rattrapé. On charge notre individu direction le commissariat
de Stains. On a attrapé le malfrat, la victime a retrouvé ses effets : voilà encore
une belle affaire.
Cité du Gros-Saule, à
Aulnay-sous-Bois. La BAC
et les policiers ont saisi 20
kg de drogue, 20.000 € en
liquide et des armes.
(Jean-Pierre Rey)
Comme le temps file ! Sept années à courir, à attraper des vilains, à esquiver les coups, à digérer les insultes et à supporter cette haine contagieuse qui suinte et se répand partout. Et me tente parfois. Mais je me refuse à basculer. Pour faire ce boulot proprement, la règle première, c'est de garder la tête froide. C'est difficile. De plus en plus difficile. Ces dix dernières années, la violence a explosé dans les quartiers, elle a aussi changé de visage. Elle se fait chaque fois plus juvénile. Nos agresseurs n'ont aujourd'hui pas plus de 13 ans, et ce sont bien eux les pires. Ils se montrent d'une férocité inouïe. Mais surtout, dans ces quartiers populaires, la population a évolué. Les jeunes d'origine maghrébine, qui tenaient le marché du deal, ont été peu à peu évincés par les Africains. Cette immigration est bien plus récente. La polygamie fait des dégâts considérables. Les enfants vivent entassés dans
de petits appartements. Ils préfèrent traîner dehors et se retrouvent vite
à la merci des délinquants. Ils sont bien plus pauvres et ont le sentiment
de n'avoir rien à perdre, d'autant que la plupart d'entre eux viennent de
pays en guerre où la violence est extrême et fait figure de règle. Sur le
terrain, face à ces populations qui règlent leurs comptes à coups de
machette ou avec les poings, nous nous retrouvons souvent pris
en étau. Récemment, l'un de mes collègues a été mordu par une femme
africaine. Son index a été sectionné et ne tenait plus que par la peau.
Il n'y a pas de rempart pour
nous préserver. En fait, le rempart,
c'est nous. On se prend ça en pleine
figure et sans filtre. Alors, parfois,
c'est plus difficile. Il faut se remotiver,
se vider la tête comme ce matin.
J'ai décidé de me lever de bonne
heure pour aller courir. Dix
petits kilomètres pour garder la forme,
mais surtout pour évacuer le stress
et la tension. Nos pires ennemis.
Si on les laisse s'installer, ils peuvent
vous ronger de l'intérieur. Beaucoup
de mes collègues y ont laissé la vie. Ah, ce fameux malaise de la police !
On s'isole, s'enferme dans le silence et la solitude et, ensuite, la nouvelle
tombe. On apprend qu'un collègue s'est pendu, un autre s'est tiré une balle
dans la tête... Et ce n'est jamais la faute de personne. Je suis lucide quant
à la difficulté de notre mission. Derrière le policier, il y a un être humain
avec ses failles et ses fragilités. Alors, je prends les devants. La meilleure
façon de me préserver, c'est l'esprit de groupe et la communication. Il
faut parler avec les autres, évacuer ses frustrations d'une manière ou
d'une autre. Pour moi, c'est le sport. Etre bien dans son corps, c'est être bien
dans sa tête. La famille, c'est aussi un pilier essentiel. Je profite de chaque
moment avec les enfants, avec Sylvie, ma femme. Je les couvre de bisous,
de câlins. Je fais le plein de tendresse avant d'attaquer une grosse
journée de boulot. Et c'est comme ça que je tiens mais, surtout, que
je suis heureux.
Le début des émeutes de l'automne 2005. À l'époque, je venais d'intégrer la
BAC et c'est pour moi une des pires périodes de ma carrière de policier.
On allait « au feu » tous les jours sans savoir si on reviendrait en vie ou
entier à la fin de la journée. Ce qui m'a surtout profondément marqué,
c'est qu'à ce moment-là on a vraiment ressenti une haine pure
vis-à-vis des policiers. Non seulement on l'a ressentie, mais on l'a sentie
dans notre chair. Nombre de mes collègues ont été blessés. Je suis passé
souvent à deux doigts de la mort. J'ai vu des boules de pétanque, des
casseroles, des plaques d'égout jetées depuis les toits me frôler de
quelques centimètres. Mes chaussures ont littéralement fondu, brûlées
par l'acide des nombreux cocktails Molotov balancés par ces
« pauvres jeunes désœuvrés ». Je me souviens avoir dû évacuer en
urgence un de nos collègues, un solide gaillard de 1,90 mètre en
état de choc, complètement tétanisé et terrassé par la peur.
Une énorme plaque d'égout en fonte venait de passer à un cheveu de
son crâne... Il ne s'en est pas remis. Impossible aussi d'ôter de mes
souvenirs la vision de ce jeune policier brûlé au visage sous mes yeux.
Les jeunes postés au dernier étage d'un immeuble lui avaient jeté
de l'essence enflammée en pleine figure. J'étais juste derrière, j'ai
eu plus de chance que lui. Ces images me hantent encore.
Si je pense aujourd'hui très fort à Damien et à Jérôme, mes deux amis
de la BAC morts en service il y a quelques années, c'est parce que la
nouvelle est tombée tôt ce matin. Un policier de la BAC de Marseille est
entre la vie et la mort, atteint d'une balle en pleine tête. Les cambrioleurs
qu'il pourchassait n'ont pas hésité à tirer sur lui avec des armes de guerre.
Un des nôtres va certainement mourir. Et pourquoi ? Juste pour quelques
tranches de saumon et du foie gras... C'est ce qui a été retrouvé dans le
véhicule. Ils avaient braqué un supermarché. Ce policier a mon âge, il a une
femme, des enfants. Comme moi. Cela aurait pu m'arriver, ça pourra
m'arriver peut-être. Mais pour ma femme et mes enfants, dans ce cas,
j'ai tout prévu. J'ai une bonne assurance qui prend en charge mes
funérailles, et mon enterrement est déjà payé. Mais la vie ne s'arrête pas à ça !
Demain, je serai à nouveau dans la rue, avec mon équipage, à courir
après la délinquance. On fera peut-être une affaire ! On arrêtera un dealer,
ou un jeune qui aura brisé la vitre d'une voiture pour prendre le sac à main
d'une femme imprudente, qui l'avait laissé bien en vue sur le siège passager.
Elle nous dira discrètement : «Merci, heureusement que vous êtes là!» Ces mots,
ce sont eux qui vous aident à continuer ce métier: savoir qu'on va arrêter
un voyou, qu'on va rassurer une victime !
Faibles revenus, postes instables ou problèmes de garanties:
les jeunes cumulent les handicaps sur le marché du logement
et leur situation est loin de s'améliorer.
Magali a 24 ans et malgré son CDD qui lui rapporte 1600 euros nets par mois,
elle a toutes les peines du monde à se loger à Paris. Ses recherches, notamment
par le biais d'agences immobilières, se soldent régulièrement par un refus.
Avec la loi Boutin, qui a pourtant été conçue pour éviter de demander
aux locataires de trop nombreuses garanties, elle se trouve même
purement et simplement exclue de nombreuses offres. Ce texte empêche
en effet les propriétaires de réclamer un garant s'ils ont souscrit une
garantie loyers impayés. Et ce genre d'assurance est réservé au locataire
gagnant au moins trois fois le montant du loyer.
Dans le cas de Magali, elle pourrait donc prétendre à un loyer maximal
de 530 euros… Soit une quinzaine de mètre carrés dans l'un des coins les
moins recherchés de la capitale. Il existe bien une autre assurance, la
«garantie des risques locatifs», GRL, qui est utilisable dès que le locataire
gagne le double du loyer, mais cette formule peine à s'installer.
Cette course d'obstacles vers le logement, l'Anil (Agence nationale
pour l'information sur le logement) en a fait récemment le thème central
de son assemblée générale: «Jeune cherche logement désespérément».
«Les jeunes cumulent les difficultés de ceux qui s'en tirent le plus mal sur
le marché du logement: ils ont des revenus faibles voire inexistants, des
problèmes de garantie, une forte mobilité, rappelle Bernard Vorms,
directeur de l'Anil. Et pour ne rien arranger, il y a trop peu de biens sur
le marché correspondant à ce que recherchent les jeunes.»
Le problème est d'autant plus préoccupant que l'on est «jeune» de plus
en plus longtemps. La plupart des études définissent les jeunes adultes
comme des individus âgés de 18 à 30 ans voire 35 ans.
En France, ils accèdent toujours plus tardivement à un emploi stable et
sont plus touchés par le chômage que les autres. Résultat: leur taux de
pauvreté s'accroît et ils allongement progressivement la durée de
cohabitation chez leurs parents. En 2006, selon la dernière enquête
logement de l'Insee, 46,1% des jeunes de 18 à 30 ans vivaient alors
chez leur parents, un chiffre qui a augmenté de 3,5% depuis 1992.
Une enquête plus récente parue en octobre dernier montre qu'en
Europe les étudiants français sont parmi ceux qui logent le moins en
résidence collective (cité universitaire, foyer de jeunes travailleurs…).
Ils ne sont que 11% à bénéficier de ce type de logement contre
13% en Allemagne, 18% en Angleterre ou 36% en Suède. En fait, c'est
le secteur privé qui loge l'essentiel des jeunes où ils sont très
majoritairement locataires (à 70% pour les personnes seules et 60%
pour les couples sans enfants).
Le problème du parc privé, c'est que les petits logements à petit prix y
sont rares, ce qui fait monter les prix. À Paris, une étude du
Commissariat général au développement durable (CGDD) parue récemment
relève ainsi que le mètre carré se loue 32% plus cher pour un studio de
20 m² que pour un studio comparable (caractéristiques et localisation) de 30 m².
Dans ce cas de figure, la colocation peut s'avérer une formule intéressante.
«C'est une bonne solution aux plans économique et sociologique,
estime René Pallincourt, président de la Fnaim. Simplement, les baux
standards ne sont pas très adaptés. Il faudrait des contrats de plus
courte durée, permettant de résoudre les problèmes de caution notamment.»
En effet, si l'un des colocataires quitte le logement sans dénoncer le bail,
son garant pourrait toujours avoir à régler les impayés jusqu'au terme du bail.
En attendant, les jeunes restent aux premières loges des 3 millions de
mal-logés recensés en France par l'Insee.
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