Socrates, un géant du foot s'est éteint Le Brésil est en deuil, l'un de ses
plus grands footballeurs vient de mourir. Socrates s'est éteint dimanche suite à une
infection intestinale. Il n'avait que 57 ans.
Capitaine de la Selecao, Socrates Brasileiro Sampaio de Souza Vieira de Oliveira a
marqué le foot brésilien avec l'une des ses plus belles équipes, sans pour autant
ne jamais gagné aucune titre. Eliminés de la coupe du monde 82 par l'Italie et de
celle de 86 par la France, Socrates, Zico et les Brésiliens de cette génération ont
pourtant séduit la planète foot avec leur style vif et leur jeu offensif.
Socrates, frère d'un autre Brésilien célèbre, l'ancien joueur du PSG Rai, était
plus qu'un sportif dans son pays. Docteur en droit, il était très engagé
politiquement. Philosophe, forcément avec un nom pareil, il aimait aussi profiter
des plaisirs de la vie, notamment l'alcool.
Avec les supporters brésiliens, ce sont les amoureux du foot du monde entier qui
pleurent la disparition d'un joueur qui les aura longtemps fait rêver.
Comme tous les passionnés de football j’ai été peiné d’apprendre la mort de
Sócrates Brasileiro Sampaio de Souza Vieira de Oliveira plus connu
simplement comme Sócrates, le fabuleux milieu de terrain brésilien décédé dimanche
à Sao Paulo, d’autant plus peiné que j’ai eu la chance de le voir jouer lors d’un
France-Brésil au Parc des Princes en 1981 qui restera pour toujours dans ma mémoire.
Lors de ce match, Arthur Antunes Coimbra, dit Zico avait marqué le 500ème but de sa
carrière et Socrates avait marqué un but magnifique en seconde période. Pour
couronner le tout, Edson Arantes do Nascimento Pelé avait reçu ce soir là le
titre de "champion du siècle" bref, un moment inoubliable pour le gamin de 14 ans que
j’étais.
Cependant, avec Sócrates, ce n’est pas un simple footballeur qui disparaît. En tout
cas pas un footballeur au sens d’aujourd’hui où le football professionnel regorge de
gosses mal éduqués, incapables d’aligner deux phrases sans faire 10 fautes de
français et pourris par un argent qui coule à flot.
Sócrates avait en effet passé l’essentiel de sa carrière à jouer au Brésil pour mener
de front ses études tout en étant footballeur professionnel. Bien lui en prit car
il devint pédiatre tout en étant capitaine de la prestigieuse équipe de Brésil de
football la fameuse "Seleçao", d’où son surnom de "Doutor Sócrates" le
"Docteur Sócrates".
Sócrates était également un homme de convictions. Fortement ancré à gauche,
il fit inscrire sur les maillots de son club, le prestigieux Corinthians Paulista,
le mot "démocratie" en plein régime militaire. Une fois sa carrière terminée,
il reprit le stéthoscope et les seringues pour soigner les enfants des favelas de
Sao Paulo. On est bien loin des intellectuels de gauche français "résistant"
aux terrasses des restaurants étoilés du "Guide Michelin" et qui ne
franchissent le périphérique que pour se pâmer devant les caméras en affirmant
que "les banlieues c’est génial"…
Socrates restera en tout cas un fabuleux joueur dont l’intelligence, la technique, le
collectif et la frappe de balle resteront dans les mémoires (demandez
à Rinat Dasaev, meilleur gardien de but du monde à l’époque, de décrire
son but sensationnel contre l’URSS lors de la coupe du monde 1982). Il sera parmi
Ferenc Puskas, Johan Cruyff, Michel Platini, son partenaire Zico ou encore
Marco Van Basten, un des Géants (avec un grand G) du football à ne pas avoir
soulevé la coupe du monde, son équipe ayant été éliminée par un onze de casseurs en
1982 (l’Italie) et par un onze d’artistes (la France) en 1986. Le fait de ne pas
avoir vu s’affronter en 1982 la France et le Brésil est à ce jour mon plus
grand regret : comment ne pas rêver de ce qu’aurait été le duel des milieux Zico,
Socrates, Toninho Cerezo, Falcao face à Platini, Giresse, Genghini et Tigana ?
C’eût été, comme ce le fût quatre ans plus tard avec un milieu brésilien fortement
modifié, une orgie de technique, de beaux gestes, du football quoi…
Il y avait, parmi les posters qui ornaient la chambre de mon enfance, un visage
émacié et barbu portant un maillot jaune qui vient de s’envoler vers les étoiles.
Adeus Campeao, descança em paz. Adieu Champion, repose en paix.