L'apres MOUBARAK :Israël fonde tous ses espoirs sur Omar Souleiman...
Israël fonde tous ses espoirs sur Omar Souleiman
Par Marc Henry
Omar Souleiman, ici avec le président israélien Shimon Peres en novembre 2010, a
effectué de nombreuses visites, sans se cacher, ces dernières années à Tel-Aviv et à Jérusalem. Crédits photo : Debbie Hill/ASSOCIATED PRESS
Le vice-président égyptien est bien connu des responsables israéliens.
À Jérusalem
Omar Souleiman a la cote en Israël. «L'homme de la stabilité»:
c'est ainsi que le Yediot Aharonot, le quotidien le plus lu, qualifie
le vice-président égyptien, présenté comme le candidat idéal pour
succéder à Hosni Moubarak et surtout le mieux placé pour barrer
la route du pouvoir aux Frères musulmans. Les médias prêtent
toutes les qualités à ce tout-puissant chef des services de sécurité
connu de tout l'establishment israélien. Il a effectué de nombreuses
visites, sans se cacher, ces dernières années à Tel-Aviv et à Jérusalem.
Le vice-président a rencontré tous les responsables au plus haut
niveau du gouvernement, y compris les responsables des
renseignements militaires, et Meïr Dagan, le patron du Mossad
(les services secrets),
pendant huit ans. En Égypte, il a mis la main sur le «dossier Israël»
et dispose d'un représentant personnel à l'ambassade d'Égypte
à Tel-Aviv qui lui rendait directement compte sans passer
par l'ambassadeur. «Tout l'intéresse: la politique intérieure israélienne, l'économie et, bien entendu, les questions de sécurité, de la
lutte contre le terrorisme aux tentatives de déstabilisation de la
région menées par l'Iran», souligne un diplomate israélien. Le quotidien Maariv a indiqué que le bureau de Benyamin Nétanyahou
avait eu droit à un de ses premiers appels à l'étranger après sa
promotion au poste de vice-président.
«Manipuler» les islamistes
Souleiman a également joué ces dernières années un rôle d'intermédiaire indispensable. Son intervention au début de
2009 a contribué à la fin de l'opération «plomb durci»,
lancée par l'armée israélienne contre les islamistes du
Hamas dans la bande de Gaza, qui a coûté la vie à plus
de 1400 Palestiniens en 22 jours de combats. Souleiman
a aussi négocié, pour le moment en vain, la libération
du soldat franco-israélien Gilad Shalit, enlevé en 2006 et
détenu par le Hamas à Gaza. Il est enfin crédité du
durcissement de la répression exercée par les forces
de sécurité égyptiennes contre le trafic d'armes du
Hamas à travers les tunnels de contrebande reliant
l'Égypte à la bande de Gaza.
Parmi les autres ennemis communs figure le Hezbollah
Parmi les autres ennemis communs figure le Hezbollah
libanais. L'an dernier, la justice égyptienne a condamné
à la prison 26 membres présumés de l'organisation
chiite accusés d'avoir planifié des attentats anti-israéliens
en Égypte, notamment dans la péninsule du Sinaï. Autre
«qualité» fort appréciée, il est présenté par les médias
comme le mieux placé pour «manipuler» les Frères
musulmans, qu'il considère comme «un danger pour
son pays». «Il dialogue avec eux, mais il ne leur fera
pas de cadeau», prévoit un diplomate israélien. Il n'a
pourtant rien d'un laïc. Selon un de ses interlocuteurs
en Israël, il avait coutume «d'interrompre les discussions
à l'heure de la prière et n'hésitait pas à se recueillir deux
fois si la rencontre se prolongeait». Et d'ajouter, sans
doute pour ne pas le compromettre, qu'il s'agit avant tout
«d'un patriote égyptien».
Mohammad ElBaradei, présenté comme un possible rival de Souleiman pour succéder à Moubarak, suscite bien moins d'enthousiasme. Cet ancien patron de l'Agence internationale
Mohammad ElBaradei, présenté comme un possible rival de Souleiman pour succéder à Moubarak, suscite bien moins d'enthousiasme. Cet ancien patron de l'Agence internationale
à l'énergie atomique est soupçonné de «coupables faiblesses» envers le programme nucléaire iranien, au point qu'Israël
a tenté un moment d'obtenir son limogeage.